Pour l’Essonne et la Seine-et-Marne, l’ARS Île-de-France a confié la mise en place de ce dispositif baptisé VigilanS à l’établissement public de santé Barthélemy Durand, à Etampes. Cette procédure entre en cohérence avec le projet 2017-2022 du centre hospitalier essonnien. Instauré depuis le 7 mars, ce suivi est gratuit et s’effectue sur la base du volontariat. Il se déroule en trois phases : inclusion, contact et relance.
Concrètement, quand une personne ayant fait une tentative de suicide sort de l’établissement de soin qui l’a prise en charge, elle reçoit de la part d’un professionnel de santé une carte ressource. Celle-ci comprend le numéro de téléphone Vigilan S qu’elle peut composer, afin de maintenir le dialogue. Entre 10 et 20 jours après la sortie de soins, un “vigilanSeur” contacte la personne “suicidante” pour s’informer de son état de santé. Le but est de garder un lien pour éviter une rechute. En l’absence de réponse, le médecin traitant ou le psychiatre référent est alors contacté. Après trois mois, un système d’envoi de cartes postales personnalisées et de SMS est également mis en place. Puis, au bout de six mois, tous les primo suicidants suivis sont rappelés pour une évaluation téléphonique détaillée. Si aucune récidive suicidaire n’est constatée, le patient peut alors sortir du dispositif. Sinon, le suivi est prolongé.

Selon l’Atlas de la santé mentale, les départements de l’Essonne et de la Seine-et-Marne présentent l’épidémiologie la plus inquiétante d’Île-de-France. En 2015, les taux de recours à l’hospitalisation pour tentative de suicide des 12-18 ans et des 18-64 ans étaient respectivement supérieurs de 32 % et de 55 % à la moyenne régionale. Ce même taux pour les plus de 65 ans était supérieur à la moyenne régionale (29 % pour l’Essonne et 62 % pour la Seine-et-Marne).
L’enjeu de ce suivi revêt donc une grande importance pour les autorités de santé. En effet, avec environ 9 000 décès par suicide annuellement, la France présente un des taux les plus élevés d’Europe. D’autant que la survenue d’une tentative de suicide multiplie par quatre le risque de récidive et 75 % d’entre elles ont lieu dans les six mois suivant une première tentative.