AccueilTerritoiresInfos régionValérie Lacroute : « Le salon de l’agriculture est un formidable coup de projecteur »

Valérie Lacroute : « Le salon de l’agriculture est un formidable coup de projecteur »

Chargée de l’agriculture et de l’alimentation au Conseil régional, la maire (LR) de Nemours est heureuse du retour du Salon international de l’agriculture (26 février - 6 mars à la Porte de Versailles, à Paris), annulé l’an passé.
Valérie Lacroute : « Le salon de l’agriculture est un formidable coup de projecteur »
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TerritoiresInfos région Publié le , Propos recueillis par Farid ZOUAOUI

Déterminée à faire valoir les richesses du terroir seine-et-marnais, l’ancienne députée entend mener une politique agricole ambitieuse.

Comment accueillez-vous le retour du Salon de l’agriculture ?

Je suis bien évidemment très heureuse. Ce salon est un temps fort et incontournable pour le monde agricole, mais aussi pour les Français qui y sont profondément attachés. La Région Île-de-France disposera d’un grand stand où nos produits régionaux et les circuits courts seront valorisés. Je me réjouis donc à l’avance de partager ce moment avec nos agriculteurs.

Que représente cet événement ?

C’est un temps d’échanges et de valorisation de nos savoir-faire, de notre culture et de notre terroir. C’est aussi un formidable coup de projecteur sur le travail de nos agriculteurs, mais c’est aussi l’occasion de discuter avec eux de leurs difficultés et de l’accompagnement que nous pouvons leur apporter. Enfin, c’est un moment privilégié pour sensibiliser le grand public aux enjeux agricoles et à une consommation raisonnée.

Quel rapport entretenez-vous avec les agriculteurs ?

Je suis sensibilisée à ces sujets depuis toujours. À Nemours, par exemple, nous avons rénové notre cuisine centrale en 2015. Elle fournit les repas aux écoles et à certaines communes de l’agglomération du Pays de Nemours. Dès mon premier mandat de maire, j’ai tout fait pour que la cuisine centrale travaille en local. Aujourd’hui, nous comptons entre 40 et 50 % de produits locaux et/ou bio dans nos repas. Ils sont issus de producteurs installés dans un rayon de 50 à 60 km autour de Nemours. Favoriser les circuits courts permet aussi d’adopter une consommation plus respectueuse de l’environnement, avec un bilan carbone nettement inférieur au circuit traditionnel, de soutenir les producteurs de notre territoire et de garantir un tarif raisonnable. Une fois par mois, un menu du terroir est même préparé avec 100 % de produits issus de l’agriculture locale. C’est l’idéal pour sensibiliser les écoliers au “bien manger“, puisque le menu est accompagné d’un atelier ludique et pédagogique, animé par un producteur volontaire.

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Quelles vont être vos priorités durant votre mandat à la Région Île-de-France ?

Avec Valérie Pécresse, la présidente du conseil régional d’Île-de-France, nous souhaitons développer l’attractivité et la compétitivité des métiers de l’agriculture, la transition écologique, les filières alimentaires et non-alimentaires, mais aussi préserver le foncier agricole, rénover le patrimoine rural, favoriser l’installation des jeunes et la transmission d’entreprises. Je veux mettre à profit mes huit années passées à l’Assemblée nationale. De nombreuses actions sont également prévue, comme le renouvellement de la convention triennale entre la Région et la Chambre d’agriculture (2023-2025), la préparation d’un nouveau Plan bio (2022-2027), la finalisation d’un Plan alimentaire régional (Agrisolidaire) et le déploiement de plateformes logistiques.

Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur l’agriculture francilienne ?

Comme pour d’autres secteurs, cette crise a fait gagner plusieurs années de développement économique à l’agriculture : explosion des circuits courts, gain en visibilité des ventes directs, image de la profession. Les Français se sont tournés vers leurs agriculteurs qui ont continué à travailler et à leur fournir des biens de premières nécessités.

La Seine-et-Marne est considérée comme “le grenier de l’Île-de-France”. Comptez-vous lui porter une attention particulière ?

C’est un département important, puisque 51 % des 5 000 exploitations franciliennes y sont implantées, principalement sur des grandes cultures. C’est aussi mon département de cœur, car j’y suis élue depuis 14 ans. Mais je traite les dossiers seine-et-marnais exactement comme ceux du Val-d’Oise ou des Yvelines. Chacun a sa spécificité et l’objectif est d’accompagner tous les agriculteurs.

Quelles sont les revendications des agriculteurs que vous rencontrez régulièrement ?

Ils me font part de leur besoin d’être rémunérés plus justement, car le salaire qu’ils se versent reste trop faible, tout comme leurs niveaux de retraite. Cela passe notamment par une juste rémunération de leurs produits pour laquelle ils se battent à raison. Ils sont également étouffés par la surtransposition des normes européennes et françaises. Enfin, confrontés à des aléas climatiques de plus en plus importants, ils doivent obtenir le meilleur accompagnement possible lors de ces épisodes terribles pour leurs productions.

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Pourquoi la Région Île-de-France ne bénéficie-t-elle pas d’une plus grande subvention de la part du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) ?

Le Feader est distribué proportionnellement au nombre d’agriculteurs dans chaque région. Notre part est donc moins importante qu’ailleurs. Mais nous nous sommes battus et cette subvention va augmenter de
60 % pour la prochaine période (2023-2027), alors qu’elle reste stable dans les autres régions.

Avec Jean-François Parigi, le président du Département, vous coprésidez le comité de soutien à Valérie Pécresse en Seine-et-Marne. Comment jugez-vous sa campagne ?

Elle est dynamique et menée tambour battant par une équipe unie derrière une femme de conviction. Valérie Pécresse a su rassembler notre famille politique et nous mettre en ordre de marche pour cette campagne présidentielle, en proposant un projet ambitieux pour la France. C’est une femme courageuse et travailleuse qui a prouvé sa volonté à la tête de la Région. Son expérience d’élue et de ministre est un atout indéniable pour conduire notre pays vers les changements dont il a grandement besoin.

Faire de la politique est-il plus compliqué quand on est une femme ?

Sans vouloir vous offenser, je pense que ce sera beaucoup moins compliqué lorsque l’on arrêtera de poser ce genre de question. Pour ma part, j’ai enfoncé de nombreuses portes. En 2008, j’ai été élue première femme maire de Nemours, en 2012, j’ai été la première députée de la deuxième circonscription de Seine-et-Marne et, en 2015, j’ai été la première présidente de l’Union des maires de Seine-et-Marne. J’ai également été la première présidente de la Fédération des Républicains de Seine-et-Marne. Je peux donc vous dire que lorsque l’on a l’ambition de se dévouer aux autres, le courage de ses opinions et une capacité de travail sans limite, rien ne peut nous arrêter, que l’on soit un homme ou une femme. Je suis sûre que Valérie Pécresse saura ouvrir la voie pour qu’une femme puisse diriger la France.

Souhaitez-vous briguer un nouveau mandat de députée à l’occasion des prochaines élections législatives ?

En 2020, j’ai fait un choix clair en me présentant à la Mairie. Je ne vais donc pas trahir mes électeurs en abandonnant mon mandat de maire. Je tiens tout de même à souligner que je regrette sincèrement ce non-cumul des mandats. Les seuls élus de la nation qui ne peuvent pas siéger à l’Assemblée nationale sont les maires, alors qu’ils sont au plus près des besoins des Français ! Ce n’est pas le cas pour un conseiller régional ou départemental.

Maire est-il le plus beau des mandats et quelles sont vos ambitions pour Nemours ?

évidemment ! à travers ce mandat, nous avons vraiment le sentiment de servir nos administrés, d’être au plus près de leurs attentes et de leurs préoccupations quotidiennes. Nous avons la possibilité d’agir de façon très concrète et de transformer profondément une ville. Avec mon équipe municipale, nous souhaitons faire de Nemours une ville où il fait bon vivre et qui rayonne sur le territoire. Nous voulons y développer l’emploi et l’action économique. Après avoir longuement travaillé sur la réhabilitation de notre quartier classé “Politique de la ville“ et réussi à adhérer au dispositif de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), je me suis battue pour participer au programme “Action cœur de ville“. Désormais, nous allons nous atteler à redessiner notre centre-ville.

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Le Département aura son stand

Le Conseil départemental de Seine-et-Marne sera présent au Salon international de l’agriculture (SIA) du 26 février au 6 mars. Vingt producteurs locaux vont se succéder sur son stand durant neuf jours et proposeront des animations et des dégustations. Situé au pavillon francilien “Île-de-France, Terre de Saveur“ (hall 3), le stand du Département valorisera les produits agricoles emblématiques du territoire à travers trois filières d’excellence : céréalière (du blé au pain), laitière (du lait aux fromages) et viticole (de la vigne aux vins). Il sera inauguré le mardi 1er mars à
9 h 30 en présence de Jean-François Parigi, président du Département, et d’Olivier Lavenka, vice-président en charge notamment de l’agriculture. Les produits seine-et-marnais seront mis en valeur par Kunihisa Goto, chef du restaurant gastronomique l’Axel à Fontainebleau (une étoile).

Les producteurs présents : La Ronde des abeilles (Provins), Les assaisonnements briards (Nanteuil-les-Meaux), fromagerie Ganot (Jouarre), Les Herbes libres (Liverdy-en-Brie), ferme de la Bonnerie (Verdelot), Ferme du Grand Balleau (Jouarre), ferme apicole de Meatczyk’Api (Quincy-Voisins), Les P’tits Rocs (Saint-Barthélémy), Bière la Bellifontaine (Beaumont-du-Gâtinais), Ferme de Gloise-Les Briardines (Vaudoy-en-Brie), Abeilles et Miel (Lagny-sur-Marne), fromagerie de Juchy (Lizines), Ferme de l’Echelle (Marles-en-Brie), conserverie de Lanière (La Ferté-Gaucher), ferme de Montgazon (Courquetaine), Domaine de Guerlande (Lumigny-Nesles-Ormeaux), Ferme des Moënes (Ury), La Fabrique végétale (Lumigny-Nesles-Ormeaux), Brasserie Rabourdin (Courpalay), Les cueillettes du Plessis (Chanteloup-en-Brie).

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