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Justice

Un Témoin de Jéhovah rejugé aux assises de Seine-et-Marne à Melun

Philippe Goncalves, membre des Témoins de Jéhovah, est rejugé à partir du 14 mars aux assises de Seine-et-Marne, à Melun, pour une rocambolesque tentative d'assassinat sur sa femme en 2017.
La cour d’assises de Seine-et-Marne rejuge un homme, membre des Témoins de Jéhovah, qui est accusé d’avoir tenté d’assassiner sa femme en 2017.
© Adobe Stock - La cour d’assises de Seine-et-Marne rejuge un homme, membre des Témoins de Jéhovah, qui est accusé d’avoir tenté d’assassiner sa femme en 2017.

ActualitéSociété Publié le , Avec L'AFP

Un pique-nique romantique qui finit par une balle dans la tête et une victime miraculée. Après un premier procès interrompu en juin 2022 en raison de l’épidémie de Covid-19, Philippe Gocalves, 39 ans, un Témoin de Jéhovah, est rejugé à partir du 14 mars aux assises de Seine-et-Marne. Il est accusé d’avoir tenté d'assassiner sa femme en juin 2017 dans le parc du château de Champs-sur-Marne.

Dans ce dossier avec pour toile de fond la communauté rigoriste des Témoins de Jéhovah, un mouvement religieux régulièrement accusé de dérives sectaires, se croisent un chef d'entreprise pieux, mais attiré par les femmes, un jeune frimeur de cité et une épouse qui refuse de croire à la trahison de son mari.

Philippe Goncalves est soupçonné d'avoir voulu exécuter sa femme en juin 2017 dans un coin isolé de l'élégant parc du château de Champs-sur-Marne, un dimanche soir de Pentecôte, afin de pouvoir refaire sa vie avec une autre. Par le plus grand des hasards, la balle n'a pas perforé la boîte crânienne et sa compagne a survécu. Son méfait accompli, il aurait ensuite demandé à un complice, caché dans les bois à proximité, de le blesser en lui tirant dessus pour maquiller le crime en une agression.

Depuis, l'accusé nie avec persistance les faits et soutient que son couple a été la cible d'un tireur mystérieux dissimulé dans les fourrés. À ses côtés devant la cour d'assises comparaît son complice présumé, un jeune de 29 ans porté sur l'argent et les femmes et aimant à se faire passer pour le dur qu'il n'est pas. Il a raconté avoir été embauché 500euros par Goncalves pour "faire peur à quelqu'un" et assuré n'avoir compris que trop tard qu'il était mêlé, malgré lui, à un projet d'assassinat.

Le démon de la tentation

Les débats de l'année dernière ont donné à voir un homme aux allures de cadre entre deux âges, animé d'une grande et froide intelligence. Dévot investi corps et âme dans son mouvement, Philippe Goncalves était marié depuis 13 ans, mais tourmenté par une certaine tentation pour les femmes, ce qui causait des tensions dans son couple.

Selon l'accusation, l'entrepreneur, qui flirtait avec l'une de ses employées, a voulu éliminer son épouse pour pouvoir refaire sa vie sans pour autant se retrouver ostracisé par les Témoins de Jéhovah. « Le scénario présenté par l'accusation est totalement loufoque. Notre
client clame son innocence depuis le départ et il est impatient de pouvoir s'expliquer devant ses juges », rétorquent à l'AFP ses avocats Archibal Celeyron et Camille Radot.

Dans cette communauté en vase clos et imprégnée de principes bibliques, quitter sa femme pour une autre est passible d'excommunication. Un sort qu'avait d'ailleurs subi la propre mère de Goncalves. Un seul moyen, donc, de former un nouveau couple sans risquer le bannissement : être veuf. Or, les Témoins de Jéhovah, pour Philippe Goncalves, « c'est toute sa vie », dixit un enquêteur. Un milieu où il est entré avec sa femme à la fin de l'adolescence pour donner un cadre moral à sa vie à la dérive. Ils sont allés jusqu'à vivre en Ukraine au sein de la communauté d'Odessa.

Éperdue d'admiration pour son mari, son épouse ne peut croire qu'il a tenté de l'éliminer d'une balle dans la tête, qu'elle a reçue alors qu'il lui avait demandé de se retourner pour lui faire une surprise... En juin dernier, elle a tout de même fini par reconnaître des "doutes".

Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 20 mars.

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