Le Monde a révélé que, dans le cadre d’informations judiciaires pour corruption, violation du secret de l’instruction et trafic d’influence, l’ex-président Nicolas Sarkozy, plusieurs de ses proches et son avocat, Me Thierry Herzog, ont été placés sous écoutes. Le 4 mars, une série de perquisitions a été menée, d’une part au domicile et au bureau de Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation, d’autre part aux domiciles de Thierry Herzog, de sa femme et de son fils. Pendant la perquisition, Me Herzog a été obligé, pour pouvoir se doucher, de laisser sa porte entrouverte. Son téléphone professionnel a été saisi (une entrave dans l’exercice de sa profession).
Sans se prononcer sur le fond, de nombreux avocats, de toutes tendances politiques, ont été scandalisés sur la forme. Non seulement leur confrère a été traité sans ménagement, mais un principe de base a été mis à mal : celui de la confidentialité des échanges entre les avocats et leurs clients. En toute légalité d’ailleurs, l’article 100-5 du Code de procédure pénale stipulant que les correspondances avec un avocat ne peuvent être transcrites, mais peuvent être écoutées si le client est écouté. L’avocat peut aussi être écouté s’il est suspecté d’infraction.
Il serait cependant souhaitable de mieux encadrer les dérogations au principe de confidentialité des échanges entre les avocats et leurs clients, sans lequel il n’y a plus de défense possible. Quant au secret de l’instruction, il est régulièrement bafoué en France, sans que la justice y trouve à redire…