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Télécentres : un outil de travail à valoriser

Le département de Seine-et-Marne fait figure de pionnier en matière de télécentres (tiers-lieux, espaces de travail partagé ou coworking en anglais).
Télécentres : un outil de travail à valoriser
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ÉconomieVie des entreprises Publié le , Clémence VIOLA

Cela fait désormais plusieurs années que l’agence Seine-et-Marne Attractivité (SMA) fait la promotion de cette nouvelle façon de travailler qui favorise l’attractivité du territoire. Aujourd’hui, une trentaine de télécentres a essaimé à travers le territoire. Ces nouveaux lieux d’activité professionnelle doivent toutefois composer avec les effets de la crise sanitaire, dont le plus spectaculaire est le télétravail, une pratique encouragée par le Gouvernement et même devenue obligatoire durant quelques semaines au début de cette année. Mais crise ou pas crise, les télécentres ont de beaux jours devant eux.

Une alternative à l’entreprise

Alternative à l’entreprise traditionnelle et au travail à domicile, les télécentres connaissent un bel engouement en France et notamment en Seine-et-Marne, territoire particulièrement propice à cette activité. Il faut distinguer les télécentres des espaces de coworking. Mesurant de 100 m2 à plus de 1 500 m², les télécentres sont investis par des salariés, des créateurs d’entreprise et des représentants de PME et de TPE. Ces espaces doivent en partie leur développement aux nouvelles technologies numériques (très haut débit, technologies mobiles et nouveaux modes de travail). Espaces partagés entre plusieurs entreprises et/ou télétravailleurs, les télécentres comportent des périmètres de travail ouverts ou confidentiels, ainsi que des zones de détente et de restauration. Les espaces de coworking, eux, sont principalement utilisés par des créateurs d’entreprise, des indépendants et des TPE qui travaillent de façon collaborative dans le cadre d’activités similaires ou complémentaires. Tout ce petit monde forme ainsi une véritable communauté. À noter qu’en Seine-et-Marne, ces endroits sont le plus souvent un mix de télécentres et de coworking avec une large place accordée à la notion de pépinière d’entreprises.

© DR - LEO (L’Entreprise Ouverte) est l’un des derniers télécentres à avoir ouvert à Mareuil-lès-Meaux.

Du “gagnant-gagnant”

Ces formules de travail présentent des avantages pour les entreprises et leurs salariés. Il faut savoir que plus de 80 % des télécentres seine-et-marnais sont gérés par des acteurs privés. Certains sont d’ailleurs actuellement en cours de création (Meaux et Provins). Il existe de réels avantages à adopter ce type de formule notamment pour des raisons de coûts (connexion internet, meubles, courrier, espace café…) et de flexibilité. En effet, louer un espace de travail n’est pas un engagement sur le long terme (utilisation possible sur une journée, une demi-journée, une semaine, un mois ou même à l’année). Les tarifs sont variables (de 25 à 30 euros, de 100 à 150 euros et de 250 à 400 euros pour les plus gros abonnements). Autre atout : la notion de lien social. Travailler dans un espace de coworking revient, en effet, à rejoindre une véritable communauté. À l’arrivée, c’est du gagnant-gagnant. D’abord pour l’entreprise, qui constate une augmentation de la productivité (due notamment à la diminution de la durée du trajet domicile travail), un regain de créativité et un esprit d’équipe plus affirmé facilitant ainsi la création de “réseaux”. Ensuite pour le salarié, qui évite l’isolement et conserve une bonne qualité de vie. Il faut d’ailleurs préciser que ces espaces de travail sont dotés généralement d’équipements spécifiques à l’accueil de personnes à mobilité réduite (PMR). Enfin, ces télécentres sont perçus comme des endroits dynamiques avec une sensibilité “écolo”. Ils permettent, en effet, de réduire les émissions de C02 et les dépenses énergétiques.

Un Département engagé

On compte actuellement une trentaine de télécentres dans le département. Ces projets ont été portés par les collectivités ou par des investisseurs privés. Pionnière, comme on l’a dit, la Seine-et-Marne cherche toujours à dynamiser son réseau, malgré la crise sanitaire. En soutenant le développement des nouvelles technologies numériques comme la fibre optique, le Département s’engage ainsi à favoriser son attractivité et à améliorer le bien-être de ses habitants. Trois objectifs ont été fixés dans ce domaine : lisibilité des télécentres, augmentation de leur utilisation et accompagnement dans la création de nouveaux espaces. L’agence Seine-et-Marne Attractivité a d’ailleurs chercher à mesurer l’impact de la pandémie sur les espaces de coworking, à travers une enquête réalisée à la sortie du premier confinement en mai 2020 (85 % de taux de réponse). Ainsi, plus de 59 % des coworking de Seine-et-Marne prévoyaient une baisse de leur chiffre d’affaires de plus de 40 %, tandis que 27 % d’entre eux envisageaient une baisse oscillant entre 40 et 60 %. De plus, 18 % des sondés indiquaient que cette pandémie mettait en danger leur structure à court terme et 41 % à moyen terme. En revanche, 41 % estimaient que leurs structures ne couraient aucun risque. Cette enquête ayant été réalisée au moment du premier déconfinement, de nouvelles aides sont venues renforcer les structures existantes.

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Un savoir-faire reconnu

L’agence Seine-et-Marne Attractivité s’investit également au niveau régional et national, afin de favoriser la concrétisation de nouveaux projets. À l’échelle régionale, on trouve notamment le programme “smart work” lancé par la Région Île-de-France. Celui-ci veille à stimuler l’offre et la demande d’espaces de coworking sur le territoire francilien. Concernant le département, une carte interactive en ligne (www.it77.fr) permet de visualiser les sites en activité tout en ayant un aperçu des projets en cours. Enfin, et dans le but de sensibiliser les futurs utilisateurs, le Département a noué un partenariat de recherche sur le coworking avec l’institut francilien d’ingénierie des services (IFIS) de l’université Paris-Est Marne-la-Vallée. Ce partenariat a ainsi débouché sur l’ouverture du premier coworking au sein d’un établissement d’enseignement supérieur. Seine-et-Marne Attractivité relaie aussi régulièrement les appels à projets de la Région et propose un accompagnement au montage des dossiers (informations et méthodologie). Enfin, plusieurs télécentres (E-L@b à Coulommiers, Lieusaint coworking et E-Cre@ à La Ferté-sous-Jouarre) possèdent le label national 3C (centre collaboratif connecté). Un vrai gage de qualité.

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