AccueilTerritoiresInfos régionPays de Torcy : Les travaux ont repris au fort de Vaujours, escortés par les craintes

Pays de Torcy : Les travaux ont repris au fort de Vaujours, escortés par les craintes

Utilisé durant plus de 40 ans comme centre de recherches par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) – c'est là que fut mis au point le détonateur de la première bombe atomique française – le fort de Vaujours, reconnu pollué à l'uranium, fait depuis trois ans l'objet d'une opération de décontamination par Placoplatre, son nouveau propriétaire, visant à exploiter le gypse contenu dans son sous-sol. Des travaux qui suscitent de fortes réserves de la part d'élus, associations et scientifiques. Stoppé durant douze mois, le chantier a redémarré en début d'année.
L'opération de démolition, interrompue en 2016 après un désaccord a repris en début d'année.
© Ludovic Francisco - L'opération de démolition, interrompue en 2016 après un désaccord a repris en début d'année.

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C'est un lieu que l'on pensait définitivement condamné à l'oubli mais qui revient hanter l'esprit des habitants de Courtry, aux confins de la Seine-et-Marne et de la Seine-Saint-Denis. Depuis que la société Placoplatre a rendu public son souhait d'exploiter le gypse contenu dans le sous-sol du site de l'ancien centre de recherche du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) – désir concrétisé par le rachat du site en 2010 – habitants, élus et associations n'ont eu de cesse d'alerter médias et Pouvoirs publics sur les risques de dispersion de matières radioactives et sur le danger pour l'environnement et la santé des riverains et des travailleurs.

Des inquiétudes confirmées par une campagne de mesures radiologiques, menée début 2014 par différents instituts spécialisés, qui avait révélé la présence de fragments d'uranium dans d'anciennes casemates. Face à la polémique, Placoplatre s'était engagé à améliorer son dispositif de dépollution avant d'entamer toute exploitation, et à soumettre le résultat de ses analyses à un comité de suivi constitué d'élus, d'associatifs, de représentants des services de l'État et d'experts.

Placoplatre veut repartir sur de bonnes bases

Une « démolition propre » à laquelle la filiale de Saint-Gobain fut obligée de s'astreindre mais qui fut subitement interrompue début 2016, après deux années de chantier. Du jour au lendemain, Placoplatre et la société Brunel Démolition cessèrent leur collaboration, alimentant les spéculations.

Si Placoplatre argua alors d'un simple différend commercial, certaines voix discordantes firent état de la découverte par le sous-traitant d'obus datant de la Seconde Guerre mondiale, confirmant les soupçons de plusieurs associations sur la pollution militaire d'un fort qui, rappelons-le, fut utilisé par les Allemands comme dépôt de munitions. En janvier 2017, bon an, mal an, les travaux ont repris. Gilles Bouchet, responsable du développement des carrières chez Placoplatre, assure qu'un bureau d'études a été chargé de piloter tout à la fois « les parties désamiantage, radiologie et dépollution des sols ».

Mais si les données fournies par le leader du plâtre sont jusqu'à présent jugées conformes aux seuils sanitaires par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), elles continuent de laisser perplexes les associations et les chercheurs de la Criirad, un laboratoire indépendant de contrôle de la radioactivité.

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