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PATRICK SEPTIERS « Nous lançons de grandes opérations de marketing territorial »

Malgré les freins engendrés par la loi NOTRe en matière de développement économique, le Département continue a mener une action volontariste auprès des entreprises, notamment à travers la prise en compte d'une nouvelle approche du marketing territorial. Pour Patrick Septiers, le président du Conseil départemental, ces opérations vont conforter l'image d'une Seine-et-Marne attractive dotée de nombreux atouts économiques, sociaux, touristiques, environnementaux... Autant d'arguments déterminants en matière d'implantation que vient d'ailleurs confirmer une étude Ifop publiée très récemment.
PATRICK SEPTIERS « Nous lançons de grandes opérations de marketing territorial »

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Les résultats de l'enquête Ifop, sur la qualité de vie, en Région parisienne en général et en Seine-et-Marne en particulier, viennent d'être rendus publics. Le Département bénéficie de résultats élogieux...

Avec l'aide de l'Ifop, nous avons souhaité réaliser une enquête à mi-mandat pour voir si les actions que nous avons lancées sont en phase avec les vœux des Seine-et-Marnais. Nous sommes très satisfaits des résultats. Ils viennent conforter le constat que nous avions fait en arrivant au Conseil départemental. Globalement, les Seine-et-Marnais apprécient les mesures que nous avons prises.

Quand cette enquête, menée parallèlement en Île-de-France, nous compare, nous enregistrons 20 à 30 % de personnes satisfaites de plus que les autres départements de région parisienne. Il ne s'agit bien évidemment pas de dire que nous sommes les meilleurs, mais cet indicateur conforte les actions que mène le Département.

90 % de personnes interrogées se disent heureuses de vivre en Seine-et-Marne. C'est 30 % de plus que pour les autres départements franciliens. De la même façon, 80 % estiment que la Seine-et-Marne est dynamique ; 70 % se disent attachées à ce département, soit 20 % de plus que la moyenne des autres départements d'Île-de-France. Enfin, 71 % des Seine-et-Marnais sont satisfaits de l'action du Département, soit 40 % de plus que pour le reste de la Région.

Cette enquête a également concerné les maires du Département...

Oui et il s'avère que 93 % des maires seine-et-marnais sont satisfaits de notre action. 77 % d'entre eux s'estiment très bien aidés par le Département. En parallèle, seuls 22 % sont satisfaits par les aides de l'Etat. Encore une fois, ces bons résultats nous encouragent à poursuivre nos actions, qui restent parfois perfectibles et sur lesquelles nous allons continuer à travailler. Globalement, l'attractivité de la Seine-et-Marne est largement plébiscitée. Nous savions les Seine-et-Marnais attachés à leur département et à notre action, mais pas à ce point.

Les collaborateurs des entreprises susceptibles de s'implanter dans le département sont intéressés au premier chef par cette qualité de vie reconnue.

À ce propos, comment évoluent les implantations d'entreprises dans le département ?

Elles sont toujours aussi nombreuses, notamment dans l'Ouest du territoire. Par exemple, à Lieusaint et à Melun Sénart, nous parlons beaucoup de création d'entreprises avec l'agglomération. Nous allons, par ailleurs, assister à l'inauguration des locaux d'une entreprise japonaise qui s'implante à Sénart. Safran parle actuellement de développement, Disney souhaite investir 2 milliards... De son côté, le développement de Roissy est en passe de créer quelque 50 000 emplois dans les 15 ans à venir.

Dans les territoires ruraux, les zones d'activité que nous aidons à aménager accueillent également de nombreuses entreprises de toutes tailles, à Montereau, à Moret-sur-Loing et à Nemours, notamment. Beaucoup de communautés de communes lancent des projets d'extension. D'ailleurs 71 % des Seine-et-Marnais saluent le dynamisme économique du Département. C'est donc bien l'ensemble du territoire qui est concerné par ces implantations, bien entendu à des niveaux différents.

Selon la Chambre de commerce et d'industrie, les créations d'entreprise sont toujours très élevées dans le département. Au 3e trimestre 2018, dernier chiffre connu, 3 176 entreprises ont été créées en Seine-et-Marne. Sur un an, le nombre de créations a ainsi progressé de 17,3 %, toutes structures confondues.

Y-a-t-il des filières privilégiées ?

L'agriculture est pour nous un secteur important comme l'est la filière aéronautique, sans oublier les services et le tourisme au sens large, à travers l'accueil, l'hébergement, la restauration... La culture, le patrimoine et l'environnement font partie de nos atouts. Nous accueillons ainsi de plus en plus de touristes, français et étrangers. La Scandibérique va, de son côté, nous apporter un nouveau public de cyclotouristes. Tous ces visiteurs sont aussi des consommateurs et des acteurs économiques qui dynamisent un commerce local générateur d'emploi dans les petites villes et les communes moyennes. Encore une fois, nous parlons là de l'ensemble du territoire.

Les réserves foncières sont particulièrement favorables à l'implantation de nouvelles entreprises...

Oui, surtout à Sénart et à Marne la Vallée qui ont été créés pour cela. Villaroche est également attractive, avec son potentiel de 400 hectares. Les projets de développement sont nombreux dans ces zones. Ils devraient se concrétiser rapidement.

Comment palliez-vous l'impact de la loi NOTRe en termes de développement économique ?

Comme vous le savez, la loi NOTRe nous a fait perdre la compétence économique, au profit de la Région. Nous avons donc été contraints de supprimer toutes nos aides directes, alors que le Département a une parfaite connaissance du tissu économique local. Nous intervenons encore en tant qu'aménageur pour aider au développement des zones d'activité.

Pour conserver une certaine influence sur le développement économique, nous avons créé “Seine-et-Marne Attractivité” qui regroupe ce qui était auparavant le Comité départemental du tourisme et Seine-et-Marne Développement, l'ex-agence économique dont l'Etat nous a privés. Nous continuons ainsi à œuvrer pour favoriser l'économie locale, mais de façon moins directe. Nous menons, par exemple, de nombreuses études au profit des communautés de communes, notamment pour déterminer les zones d'activité et aider l'implantation d'entreprises.

Nous lançons à présent une stratégie de marketing territorial, en portant cette idée que la Seine-et-Marne est un département attractif, comme l'étude Ifop le prouve, avec des zones d'activité, des collèges, des loisirs, la proximité de Paris, le tout sur un territoire où il fait bon vivre. Nous voulons ainsi inciter des entreprises à s'implanter durablement chez nous. Nous avons des informations chiffrées et incontestables qui nous permettent de lancer ces opérations pour valoriser la Seine-et-Marne et faire venir des médecins et des entrepreneurs qui vont mailler le territoire, en améliorant plus encore le cadre de vie des Seine-et-Marnais.

Comment se passe, concrètement, la prospection incitant de nouvelles entreprises à s'implanter en Seine-et-Marne ?

Nous avons tout d'abord de très bonnes relations avec les fédérations professionnelles, notamment la Chambre de commerce et d'industrie et la Chambre des métiers et de l'artisanat. Nous sommes en lien constant, notamment au sein d'un conseil de développement économique que nous avons créé à cette fin. Quand une entreprise veut s'implanter en Seine-et-Marne, nous pouvons ainsi l'accompagner et lui proposer le meilleur environnement et les conditions d'accueil idéales. Nous participons, par ailleurs, à un certain nombre de salons professionnels – tourisme, entreprise... – pour mettre en avant les atouts de notre département. Nous étions, par exemple, présent au récent Salon de l'agriculture, ce que nous n'avions pas fait depuis bien longtemps. La Seine-et-Marne est un grand département agricole qui se diversifie de plus en plus. Tout cela s'intègre parfaitement dans notre nouvelle démarche de marketing territorial.

Menez-vous une action particulière en matière de transmission et de reprise d'entreprises ?

Au cours de nos études territoriale, nous pouvons mettre au jour cette problématique d'un chef d'entreprise qui souhaite partir à la retraite sans que la succession soit assurée. Nous alertons alors la Chambre de commerce et d'industrie ou la fédération professionnelle concernée. Nous ne pouvons pas intervenir directement. Notre rôle se borne à la détection et à l'information.

Le Brexit est-il un sujet pour le Département ?

Non, le Brexit n'est pas actuellement un réel sujet pour le Département. En revanche, il peut avoir des influences sur l'implantation. Quand il sera effectif, des entreprises françaises, banques et compagnies d'assurances surtout, travaillant outre-Manche, pourraient être tentées par un retour dans l'Hexagone et une implantation en Seine-et-Marne. Pour l'instant, nous n'enregistrons aucune décision concrète de ce genre. En tous cas, nous sommes prêts à accueillir ces entreprises.

La Région mène une action importante sur ce sujet, collaborez-vous avec elle sur ce dossier des implantations ?

Oui, nous collaborons avec la Région, puisque c'est elle qui a la compétence en matière de développement économique. Seine-et-Marne Attractivité a des relations régulières avec l'agence de développement et les services de la Région pour que les entreprises seine-et-marnaises puissent bénéficier des aides régionales, nombreuses et importantes.

Les communautés d'agglomération et de communes ont également conservé une certaine compétence en matière de développement économique. Les petites communautés de communes ou d'agglomération qui ont peu de services de développement économique et qui sont loin de Paris affrontent pourtant des problèmes de relations et de proximité. Le Département essaie d'intervenir pour aider et conseiller ces dernières pour qu'elles ne soient pas oubliées par la Région.

L'idée de voir supprimer les départements semble à présent être abandonnée par le Gouvernement. Ces derniers pourraient-ils, de ce fait, retrouver de nouvelles compétences ?

Effectivement, on ne parle plus de supprimer les départements. Les événements qui s'enchaînent depuis le mois de novembre ont rappelé au Gouvernement que la proximité était quelque chose d'essentiel et que, justement, les départements menaient des actions de proximité déterminantes pour assurer la cohésion sociale, économique et limiter la fracture territoriale.

En matière de compétences, notamment économiques, nous demandons une révision de la loi NOTRe, afin que les entreprises puissent avoir un interlocuteur de proximité pour faciliter les aides.

Pour donner un exemple, nous avons eu, il y a quelques jours, une réunion pour lancer un plan pauvreté. L'Etat va octroyer 420 000 euros au Département de Seine-et-Marne, alors que notre budget d'action solidarité, hors frais de personnels – elle concerne 200 agents –, est actuellement de 620 millions d'euros. Nous sommes donc bien loin des réalités...

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