Comme le souligne la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) d'Ile-de-France, « les pluies exceptionnelles tombées en mai-juin – environ 350 mm d'eau par mètre carré, soit la moitié des précipitations annuelles moyennes –, un manque de rayonnement et des températures froides ont eu des conséquences catastrophiques sur la fécondation et le remplissage des grains ». Résultat : des rendements réduits de moitié, voire bien au-delà, toutes cultures confondues. Pour les agriculteurs seine-et-marnais, c'est « du jamais vu » !
La situation est d'autant plus dramatique qu'elle affronte des cours des matières premières agricoles au plus bas, « largement inférieurs aux prix de revient », selon la FDSEA. La fédération estime à 140 euros la tonne de blé pour cette campagne. Toujours d'après la FDSEA, avec un rendement de 40 quintaux à l'hectare, « le niveau des charges nécessiterait un minima de 210 euros la tonne ». Ce manque à gagner est une catastrophe pour les exploitations franciliennes. C'est donc une année sans revenus qui s'annonce pour les agriculteurs et même un déficit. Ils devraient être en grande difficulté pour payer leurs charges, d'autant que cette situation succède à de mauvaises années.
Les chambres d'agriculture, la FDSEA et les JA de l'Ile-de-France sont « extrêmement inquiets de la capacité des producteurs à encaisser le trou béant que laissera assurément cette moisson hors normes dans les comptes de leur exploitation, notamment celles des jeunes installés dont les créances de démarrage d'activité sont élevées ».
Les responsables du monde agricole demandent instamment à l'Etat et aux collectivités de prendre la mesure de la situation et aux partenaires « de s'associer aux efforts de réduction des charges qui pèsent sur le monde agricole et de report des échéances de paiement au maximum envisageable, sans oublier la mise en place de mesures fiscales pertinentes pour permettre enfin une réelle épargne de précaution ».