Une visite ministérielle d’1 h 30 environ. Eric Dupont-Moretti s’est déplacé à Melun pour valoriser la réinsertion par l’activité professionnelle. Le garde des Sceaux s’est ainsi vu présenter l’offre de formation dispensée au sein de l’établissement pénitentiaire de la ville-préfecture. Il a ensuite visité les plateaux techniques de formation, ainsi que les ateliers de codage informatique et d’impression (où le code pénitentiaire est notamment imprimé). Eric Dupont-Moretti s’est également entretenu avec le personnel pénitentiaire et quelques détenus employés.
« La prison, c’est punir, il ne faut pas avoir peur des mots, mais c’est aussi réinsérer et cela passe par le travail. Ce contrat d’emploi pénitentiaire (CEP), c’est du gagnant-gagnant pour le chef d’entreprise et pour le détenu, mais aussi pour la société, car quand il y a du travail, il y a moins de récidive et moins de délinquance. C’est pour tout cela que ce contrat détenu-travailleur me tient à cœur. Il y a encore des réticences, mais l’engagement citoyen doit les balayer », a déclaré le ministre de la Justice. C’est d’ailleurs pour cette raison que le matin même, Eric Dupont-Moretti avait réuni une vingtaine de représentants de grandes sociétés (L'Oréal et Hermès notamment) pour les sensibiliser à ce CEP.
Le projet de prison à Crisenoy confirmé
Au centre de détention de Melun, les trois quarts des détenus travaillent. Eric Dupont-Moretti aimerait revenir à un taux d’emploi de 50 % d’ici 2027 dans les prisons françaises. En vigueur au début des années 2000, ce taux n’est plus que de 31 % actuellement. Le salaire horaire à la charge de l'entreprise s'élève à 45 % du Smic (l’argent gagné sert en priorité à indemniser les victimes et les cotisations sociales sont réduites), tandis que le solde du salaire est financé par l'Etat. Aujourd’hui, ce service de l'emploi pénitentiaire pilote 51 ateliers de travail répartis sur 30 établissements de détention contre 44 en 2018.
Avant de quitter Melun, le ministre de la Justice a confirmé que le projet d’un nouveau centre pénitentiaire en Seine-et-Marne verrait bien le jour à Crisenoy à horizon 2027, malgré l’opposition des habitants de ce village. En, revanche, il n’a pas souhaité s’avancer sur l’avenir du centre de détention de Melun.