Après la géothermie et la méthanisation, permettant de fournir de l'énergie à respectivement 15 000 et 1 500 foyers, le Pays de Meaux se tourne vers l'énergie photovoltaïque. Le projet, porté par la société française Langa, conduira à la construction de 10 hectares de panneaux sur une emprise de 26 hectares entre le canal de l'Ourcq et de la Marne, qui seront en service au premier trimestre 2019.
Avec une production de 17,3 gigawattheures, l'installation devrait prendre la tête des implantations en Île-de-France, équivalant à la consommation électrique annuelle d'environ 7 250 personnes. Selon la municipalité, elle devrait donc éviter le rejet de quelque 11 600 tonnes de CO2. Parallèlement, l'installation de ces nouveaux panneaux augmentera la capacité installée de la Région de 20 % qui franchira, à l'instar de la Corse, la barre des 100 mégawatts.
L'intérêt de ce projet ne se limite pas à l'effort écologique national, qui doit conduire la France à produire 23 % de son électricité à partir d'énergie renouvelable en 2020. La municipalité souhaite également valoriser un terrain aujourd'hui très dégradé et impropre à toute utilisation, compte tenu de son passé industriel en périmètre Seveso. La ville réfléchit, à ce titre, à l'installation d'une « grande prairie fleurie » qui pourrait accueillir des ruches.
11 millions d'euros pour le parc meldois
Ce projet fait suite à un appel d'offres de la Commission de régulation de l'énergie. L'entreprise Langa a remporté 10 projets représentant une puissance totale de 73 mégawatts, investissant 11 millions d'euros le parc meldois. Ce projet « aura un caractère exemplaire dans le cadre des objectifs en énergies renouvelables de la ville et fera l'objet d'une configuration et d'une élaboration technologiques hors normes », indique l'entreprise.
La firme annonce par ailleurs que l'installation portera la capacité de production du groupe à 400 mégawatts, lui permettant de devenir l'un des « principaux opérateurs indépendants ». Le maire de Meaux, Jean-François Copé, avait émis le souhait d'implanter un parc solaire sur le site depuis 2010. Mais le projet s'est heurté à de nombreux écueils, dont la faillite de l'investisseur initial Allemand Q-Cells, le changement du cadre législatif national, la non-sélection aux appels d'offres de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), dont les « critères de sélection privilégiaient grandement les projets du sud de la France ».
En matière de recettes, le loyer perçu par la Ville sera de 13 000 euros par an (pour un bail de 20 ans). En outre, l'Ifer rapportera 60 000 euros à la communauté d'agglomération du Pays de Meaux et 60 000 euros au Département. Les travaux devraient débuter après l'été 2018 pour une durée de 6 mois. Une trentaine de personnes vont travailler sur le chantier.