Le président de la FPI-IDF qui est également président-directeur général du groupe Interconstruction, insiste sur cette période très paradoxale vécue par les professionnels de l'aménagement du territoire francilien. D'une part, il n'a pas peur d'indiquer que le marché de l'immobilier est relativement bon... mais pour lui, dans le même temps, « la production de logement vit une crise sans précédents en Île-de-France ».
Pour preuve, la Région enregistre « 21 % de mises en vente de moins par rapport au 1er se-mestre 2018 avec, inévitablement, un stock qui s'épuise et qui est historiquement bas ».
Par ailleurs, comme la plupart des intervenants du secteur, le président de la chambre francilienne fait l'éloge des nombreux projets structurants et positifs qui permettront de faire rayonner le territoire – jeux olympiques et paralympiques 2024, GPE 5, GPE (Grand Paris Express), cluster scientifique... Même si, pour lui ces projets « poussent les coûts de construction à la hausse ».
Marc Villand s'interroge : « Le dérapage budgétaire du GPE de plusieurs milliards d'euros... rassurez-moi, nous n'y sommes pour rien ? La taxe sur les bureaux a pourtant pris 10 % pour financer ce surcoût, et on me dit qu'elle risque encore d'augmenter avec la prochaine loi de finances... ».
Évidemment, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers d'Île-de-France salue « les réflexions positives en faveur d'une région-capitale et du Grand Paris des projets ». Pourtant, « l'Île-de-France reste caractérisée par un millefeuille politico-administratif incompréhensible où tout le monde décide : une région, sept départements et Paris, une métropole, 11 établissements publics territoriaux, plus de 1 250 communes... Derrière toutes ces collectivités il y a autant de documents de planification stratégique ou opérationnelle, opposables ou non. C'est très lourd pour les entreprises ». Par ailleurs, le contexte des élections municipales de 2020 apparaît particulièrement défavorable avec de nombreux maires qui n'osent plus construire à l'approche de l'échéance électorale. « Les élections municipales provoquent une tension historique. Notre baisse de production est plus précoce – elle a commencé en 2018 – et plus importante. Produire moins, c'est réduire l'offre mais la demande est toujours aussi présente... »