Le 25 janvier 2021, Jimony Rousseau, 28 ans, avait été transporté en arrêt cardiovasculaire à l'hôpital après avoir été « maîtrisé » par des gardiens lors d'un incident à la prison de Meaux. Il y était décédé huit jours plus tard. Le parquet de Meaux avait ouvert une information judiciaire « pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique et violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». L’un des surveillants a été récemment placé sous le statut de témoin assisté. « A ce stade, les éléments permettant d'établir formellement un lien entre des faits de violences et le décès ne sont pas réunis. L'instruction est toujours en cours », a expliqué Laureline Peyrefitte, la procureure de la République de Meaux.
L'autopsie avait conclu à « l'existence d'un oedème cérébral dû à un arrêt cardiaque prolongé ». Des ecchymoses et contusions étaient retrouvées sur le corps en zone d'appui et d'entrave, ou au niveau du cuir chevelu, mais elles n'avaient pas eu d'incidence sur le processus mortel. Un surveillant de la prison de Meaux avait affirmé à l'AFP que le détenu « vulnérable, a été roué de coups », notamment à la tête, par des agents, alors qu'il était menotté et maîtrisé au sol. La mort de Jimony Rousseau a fait également l'objet d'une inspection administrative. Le rapport a été rendu en mai et des poursuites disciplinaires ont été engagées à l'encontre de trois agents pénitentiaires. Deux de ces procédures s'achèveront en février, la dernière ayant été abandonnée à la suite de la démission de l'agent concerné.
Pour Charlotte, la compagne de Jimony Rousseau, « on se retrouve dans un déni de justice face aux preuves accablantes avec des témoignages de surveillants qui ont dénoncé les coups portés à mon mari qui était en parfaite santé. Les violences carcérales sont protégées, alors que si c'est l'inverse, on va croire le surveillant sur parole ».