« La France vient de prendre la tête, devant les États-Unis, des nations les plus influentes en matière de soft power », a souligné d'emblée Françoise Nyssen, lors de son allocution tenue pour la 6e édition des ateliers de l'Institut français, organisée dernièrement à la Ferme du Buisson, à Noisiel.
« C'est grâce à vous, qui portez haut la politique culturelle et diplomatique de la France », a-t-elle poursuivi à l'adresse de l'assemblée. En effet, le cabinet de conseil stratégique Portland, qui publie un classement mesurant la capacité d'influence d'un pays et de ses acteurs économiques, politiques et culturels, a classé pour la première fois la France devant le Royaume-Uni et les États-Unis.
« Multiplier les échanges, les rencontres, les voyages »
Françoise Nyssen a en ce sens annoncé que le ministère de la Culture devait « nourrir ce dialogue avec le monde », à travers l'Europe, la langue et le savoir-faire. Se lançant dans un vibrant plaidoyer pour l'Union européenne, la ministre de la Culture a estimé que « l'on ne réussirait pas à achever l'Europe politique sans réveiller la conscience européenne des peuples ». Pour Françoise Nyssen, il faut « multiplier les échanges, les rencontres, les voyages », dans la mesure où les artistes ont toujours été des « bâtisseurs de ponts ».
« Créé en 2011, l'Institut français fait la promotion de culture française dans le monde, a indiqué Anne Tallineau, sa directrice générale, et réunit tous les ans le réseau culturel français du monde entier pour deux jours de travail intensif et collaboratif, sous toutes les formes possibles ». Cette année, divers travaux ont été menés autour du thème « Nos futurs, nouveaux acteurs, nouveaux usages, nouveaux publics ».
« Nous essayons d'appréhender le futur, de voir comment les pratiques culturelles vont changer », a expliqué Anne Tallineau. Ainsi, des ateliers thématiques comme « conquérir le jeune public », « comprendre la communication digitale et construire sa stratégie sur les réseaux sociaux » et des ateliers géographiques, centrés sur la promotion de la langue et de la pensée françaises sur les principaux continents ont émaillé ces deux jours de rencontres.
« Un établissement ancré sur son territoire »
Après avoir accueilli 450 personnes à La Villette l'an passé, 700 personnes ont pu découvrir ou redécouvrir le site de la Ferme du Buisson, un « très bel établissement que les gens ne connaissent pas ». La localisation de la ferme, au sein même du Grand Paris, est également un plus pour l'Institut français. Le lieu dispose notamment d'une salle de spectacle, de cinéma, et d'un centre d'art contemporain, à l'image de ce que peut réaliser l'Institut à travers le monde.
« Les pratiques culturelles évoluent, le territoire évolue et la Ferme du Buisson est un établissement ouvert, hybride, multidisciplinaire et ancré sur son territoire », a salué Anne Tallineau. Un soutien particulier sera d'ailleurs apporté aux territoires ruraux, selon Françoise Nyssen, qui a conclu que cette question cruciale devait se résoudre au plus près du terrain, en coopération avec l'État et les collectivités territoriales.