Le projet d'aménagement de casiers écrêteurs de crue dits “casiers de La Bassée”, porté techniquement par l'Établissement public territorial de bassin Seine Grands Lacs (EPTB SGL), a vocation à réduire les conséquences des inondations par débordement de la Seine, en aval de la confluence Seine-Yonne, en particulier dans l'agglomération parisienne. L'aménagement de la Bassée doit également restaurer des capacités d'expansion des crues de la Seine, restreintes au fil du temps, et les zones humides associées au fleuve qui sont reconnues au niveau européen pour leur intérêt écologique majeur.
Le projet de casier pilote de “La Bassée” consiste ainsi « à stocker ponctuellement un volume de 10 millions de mètres cubes en réalisant l'un des 10 espaces endigués prévus dans le projet global, pour un gain annoncé de 5 cm sur la ligne d'eau, à Paris ».
Un casier pilote
Le conseil d'administration de l'EPTB SGL avait décidé, le 14 juin 2012, d'engager dans un premier temps la construction d'un casier pilote, permettant de valider la
pertinence de l'ouvrage dans sa globalité. En avril dernier, la Métropole du Grand Paris, compétente depuis le 1er janvier dernier en matière de gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, a passé une convention avec l'EPTB SGL visant « à financer les études et les premières acquisitions foncières, permettant de lancer le projet de casier pilote de “La Bassée”.
Michel Cadot a rappelé que « la réalisation du casier pilote, première étape du dispositif complet d'écrêtage des crues, va permettre d'atténuer considérablement les effets catastrophiques des inondations pour des milliers de Franciliens, d'entreprises et de biens publics. Je me réjouis de l'engagement de tous pour concrétiser rapidement ce projet si utile pour notre région. »
De son côté, Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris, précisait que « la Métropole des maires du Grand Paris a une responsabilité particulière en matière de Gemapi et s'engage, aux côtés des collectivités riveraines de la Bassée avec l'Etat et avec Seine Grands Lacs pour la réussite collective de ce projet ».
Le calendrier prévisionnel
Le préfet de la région d'Île-de-France, préfet de Paris, a présenté aux acteurs présents les prochaines étapes. « Suite au choix du casier pilote, l'EPTB SLG poursuit les études préalables nécessaires à l'engagement des travaux. La fin des études en cours et la validation du projet par la Métropole du Grand Paris et l'EPTB SLG doivent intervenir courant 2 019. L'EPTB SLG doit déposer le dossier à la Commission mixte inondation (CMI) en novembre 2019, pour une instruction du dossier par les services de l'État d'une durée de cinq mois ».
Une enquête publique sera menée en juin 2020 pour une durée de trois mois, pilotée par la Préfecture de la Seine-et-Marne. Cette dernière entamera ensuite des procédures de déclaration d'utilité publique (DUP) et d'autorisation relative au dossier “loi sur l'eau” qui se termineront fin 2020. Un délai minimum de 11 mois est prévu entre l'obtention de la DUP et l'arrêté de cessibilité et la libération des emprises du terrain sur lequel la future construction est envisagée.
Le dossier doit ensuite passer en CMI début 2021, pour permettre les travaux préparatoires de fouilles et de défrichement dans la foulée. Les travaux du casier pilote de “La Bassée” démarreront en 2022 pour être finalisé fin 2023.
Prévenir les inondations
La genèse du projet remonte à la crue de 1982. La protection de Paris contre les crues est actuellement assurée par quatre lacs réservoirs exploités par l'EPTB SLG dans les départements de la Marne, de l'Aube et de l'Yonne. Ce projet se compose de 10 espaces endigués délimités par 58 km de digues, alimentés par sept stations de pompage d'une capacité totale de 230 m3/s et permettant de retenir un volume de 55 millions de mètres cubes pour gain estimé de 60 cm sur la ligne d'eau à Paris. Le montant des travaux est estimé à 600 millions d'euros.