Avec ses 84 000 m² (63 000 m² au sol) abritant lors des fêtes jusqu'à 400 employés (plus 250 tout au long de l'année), le centre logistique des Galeries Lafayette a constitué un écrin « peu banal » pour les quelque 80 entrepreneurs Seine-et-Marnais venus assister dernièrement à cette table ronde dédiée au mécénat d'entreprise. Bercés par le ballet régulier des transpalettes, ces derniers ont pu prendre conscience des enjeux territoriaux liés à cette pratique.
Devenu un élément à part entière de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises), le mécénat est pratiqué par seulement 14 % des entreprises françaises. D'où la nécessité pour Admical, une association reconnue d'utilité publique et œuvrant dans ce secteur, de sensibiliser l'ensemble des entrepreneurs de l'Hexagone à travers l'organisation d'un « Tour de France des mécènes », qui a posé ses valises à Bussy-Saint-Georges.
60 % du montant des dons déduits de l'impôt sur les sociétés
Prenant la forme d'un don en numéraire, en compétences, en nature, ou en technologies à une activité d'intérêt général, le mécénat d'entreprise peut toucher toute une série de secteurs, du social en passant par la culture, le sport, la santé, l'éducation ou encore l'humanitaire. Il bénéficie surtout d'un avantage fiscal non négligeable (réduction de l'impôt sur les sociétés de 60 % du montant des dons notamment) et donne lieu à des contreparties, dont certaines pour les salariés, comme l'a rappelé Dominique Mocquax, vice-président de la CCI Seine-et-Marne.
Mais, au-delà de l'aspect financier, le mécénat est selon François Debiesse, président d'Admical, « un formidable apport humain qui crée des liens forts sur le territoire ». Il est aussi un « supplément d'âme pour les collaborateurs et un facteur de changement dans notre société fracturée ». Francesca Sabatini, chef de projet mécénat des Galeries Lafayette, a indiqué à ce titre que l'enseigne de grands magasins soutenait la création et certaines institutions, permettant aux salariés de bénéficier de visites guidées ou de conférences. « Cela crée un attachement à notre entreprise, les salariés en sont fiers », a-t-elle ajouté.
« Être une TPE n'empêche pas de se lancer dans le mécénat »
Un avis partagé par Jean-Luc Roger de la fonderie éponyme, qui a témoigné pour les petites entreprises, pour avoir offert deux assiettes du Second Empire au château de Fontainebleau. En effet, si le budget du mécénat a augmenté de 25 % entre 2014 et 2016 pour atteindre 3,5 milliards d'euros, la part des TPE représente 11 % de ce total, contre 29 % pour les PME et 60 % pour les ETI et les grandes entreprises.
« Être une TPE n'empêche pas de se lancer dans le mécénat », a tenu à souligner Jean-Luc Roger, précisant qu'il y avait, au-delà de l'avantage fiscal, une valorisation personnelle à en retirer, le nom du mécène étant accolé à l'œuvre. « Cela nous permet aussi d'être invités au château en tant que VIP et d'accéder à un monde de passionnés », a-t-il fait valoir.
Patricia Linot a ensuite présenté le club seine-et-marnais de la Fondation du patrimoine, qui regroupe actuellement 10 entrepreneurs et a par exemple participé à la protection des ruines du château royal de Montceaux-lès-Meaux. Le club propose aussi un « tour » des sites patrimoniaux du Sud Seine-et-Marne. Le château de Vaux-le-Vicomte, le musée de la Grande Guerre, la maison natale de Louis Braille… Nombreux sont les sites et initiatives seine-et-marnais qui attendent d'être soutenus par le mécénat d'entreprise.