La chasse aux nuisances lumineuses est ouverte. Elle est notamment menée par le Syndicat des énergies de Seine-et-Marne (SDESM) et l’association parisienne Noé, spécialisée dans la sauvegarde de la biodiversité. En décembre dernier, les deux partenaires ont ainsi organisé une visioconférence intitulée “biodiversité nocturne et éclairage extérieur.” Le but de cette opération, qui avait réuni 70 élus et entrepreneurs, était de sensibiliser les décideurs publics et les entreprises, afin de les inciter à changer leurs pratiques. Une charte de l’éclairage durable a d’ailleurs été adoptée à cette occasion.
Aujourd’hui, le dérèglement climatique invite fortement à se pencher sur cette problématique de la pollution lumineuse qui sévit dans les villes. Le SDESM tente donc de provoquer une prise de conscience au sein des collectivités locales. Pour cela, le syndicat départemental, installé à La Rochette, s’appuie sur un programme pluriannuel et accompagne les communes dans leur transition énergétique. Cet accompagnement prend notamment la forme de subventions (travaux financés à hauteur de 30 à 50 %) contribuant au remplacement d’un réseau d’éclairage public jugé souvent vieillissant. En 2021, le montant total des aides financières accordées par le SDESM (qui compte 350 communes adhérentes) a représenté 4,2 millions d’euros.
Les mentalités évoluent donc et le temps de certains équipements (boules fluo à vapeur de mercure et lampes au sodium, par exemple) est désormais compté. Ces sources lumineuses sont, en effet, dans le viseur du SDESM, tout comme les vitrines de magasins et l’éclairage résidentiel et privé. Leur impact sur la santé de la population et sur l’état de la biodiversité a été prouvé. Aujourd’hui, on sait parfaitement que la faune nocturne (chauves-souris, insectes, oiseaux…) est victime de cette pollution lumineuse.
Les solutions proposées par le Syndicat départemental des énergies ne manquent pas. Cela va de la baisse de la luminosité à la mise en place de détecteurs de mouvements (luminaires activés automatiquement au passage d’une personne), en passant par l’extinction totale des sources lumineuses durant la nuit. Cette dernière mesure a d’ailleurs déjà été adoptée par une centaine de villes du territoire.