Très populaires pendant deux décennies après la guerre, les colos ont connu ensuite une relative désaffection, avant de redevenir en vogue dans les années 1980 avec l’essor des sports d’hiver et des séjours linguistiques à l’étranger. L’an dernier, un rapport parlementaire a tiré la sonnette d’alarme, observant que « l’accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs » subit un « effondrement ». Pour les jeunes de 5 à 19 ans, dont un quart ne partent jamais en vacances, le taux de départ en colonies de vacances est passé de 14 %% en 1995 à environ 7 %% actuellement.
L’image des colos est parfois ternie par des faits divers scabreux (arnaques, accidents…). Ainsi, des plaintes pour escroquerie, défaut de paiement et faux en écriture provenant de toute la France ont été déposées l’année dernière contre l’association « Toujours plus loin », basée à Blénod-les-Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). Début juillet, un enfant de huit ans est mort au centre de vacances « Le Saint Bernard d’Ascou » (Ariège).
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de la Jeunesse et des Sports, propose de « simplifier les contraintes réglementaires qui pèsent sur les organisations de séjour collectifs (...) et de voyages en train pour les groupes ». Mais le problème principal est financier. Le prix moyen d’un séjour en colo est deux fois plus élevé que dans un centre aéré et quatre fois plus élevé que dans un camp de scouts. C’est beaucoup pour les classes moyennes, qui ne bénéficient d’aucune aide.