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Élections legislatives

La course à l’Assemblée nationale

C’est reparti pour deux tours ! Après l’élection présidentielle, qui a vu Emmanuel Macron être reconduit dans ses fonctions le 24 avril, ce sont les élections législatives qui vont monopoliser l’actualité politique les 12 et 19 juin.
La course à l’Assemblée nationale
© Adobe Stock

ActualitéSociété Publié le , farid ZOUAOUI

Ces deux prochains dimanches, les électeurs français sont appelés à confier un mandat de cinq ans à 577 députés. Pour des milliers de candidats, cette dernière ligne droite revêt des enjeux multiples. Le président Macron pourra-t-il s’appuyer sur une large majorité ? La gauche, rassemblée sous la bannière commune de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), jouera-t-elle les trouble-fêtes ? Le Rassemblement national, finaliste de la Prési-dentielle avec Marine Le Pen, va-t-il enfin disposer d’un groupe parlementaire ? Les Républicains parviendront-ils à relever la tête ? L’abstention va-t-elle encore battre des records ? Autant de questions qui concerneront également les 11 circonscriptions de la Seine-et-Marne où la bataille pour rallier l’Assemblée nationale s’annonce rude.

Cette année, les tickets pour le palais Bourbon vont être autrement plus disputés qu’en 2017. Il y a cinq ans, l’élection d’Emmanuel Macron avait entraîné dans son sillage une vague de nouveaux députés estampillés LREM (La République en Marche). Dans le département, le mouvement macroniste avait raflé six circonscriptions contre quatre aux Républicains et une au Parti socialiste. Cette fois, les cartes sont rebattues et des surprises ne sont pas à exclure.

Sortants et absents

Ils sont encore six députés à briguer un nouveau mandat : quatre appartiennent à la majorité présidentielle avec Aude Luquet (1re circonscription), Rodrigue Kokouendo (7e), Michèle Peyron (9e) et Stéphanie Do (10e) et deux à l’opposition avec Jean-Louis Thiériot (LR, 3e) et Olivier Faure (PS, 11e). Le grand absent n’est autre que Christian Jacob (4e). L’actuel président des Républicains a, en effet, décidé de ne pas se représenter au terme d’un bail de 22 ans (il sera toutefois le suppléant d’Isabelle Périgault). Sylvie Bouchet-Bellecourt (LR, 2e) et Jean-Michel Fauvergue (LREM, 8e), l’ancien patron du RAID, ont également dit « stop ». Enfin, un cas particulier dans la 5e circonscription avec Patricia Lemoine (LREM) qui s’efface devant Franck Riester (élu en 2017 avant d’être nommé ministre). Elle conserve cependant sa place de suppléante.

© DR - Olivier Faure

Le duel des ex-présidents

La 3e circonscription va être le théâtre d’un “match” original entre deux anciens patrons du Département : le LR Jean-Louis Thiériot (président du 22 mars au 13 juillet 2018) et l’UDI Patrick Septiers (13 juillet 2018-1er juillet 2021), investi par la majorité présidentielle. Un duel qui sera sans doute arbitré par Elodie Gérôme-Delgado (Nupes), en raison des bons scores enregistrés par Jean-Luc Mélenchon sur ces terres lors de la Présidentielle.

© DR - Patrick Septiers, Aude Luquet, François Bayrou

Le bal des novices

Honneur à Charlyne Péculier, qui défendra les couleurs macronistes dans la 11e circonscription. À 24 ans, la jeune élue de Cesson est tout simplement la benjamine de tous les candidats de la LREM. Elle a remplacé au pied levé Christopher Domba, qui a dû renoncer pour des raisons personnelles. Dans la 4e circonscription, Isabelle Périgault (LR) fait figure d’héritière. La maire du village du Plessis-Feu-Aussoux a, en effet, la lourde tâche de succéder à Christian Jacob. Enfin, Delphine Mairiaux, figure emblématique de la restauration en Seine-et-Marne (propriétaire de trois établissements et vice-présidente de l’Union des métiers des industries et de l’hôtellerie Île-de-France), va tenter sa chance dans la 8e circonscription et défendra les couleurs des Républicains.

La Nupes et le RN à l’affût

Fait marquant de cette campagne, la Gauche se présente unie à ce rendez-vous électoral sous l’appellation Nupes. Ce mariage de raison entre insoumis, socialistes, communistes et écologistes a créé une dynamique qui se traduit dans les sondages. « Quand je vois la réaction du camp d’en face, je me dis que c’est possible », affirme Julie Garnier, référente de la France insoumise (LFI) dans le département.
« Les gens ne veulent pas qu’Emmanuel Macron ait les pleins pouvoirs. Il essaie encore d’enjamber ces élections comme pour la Présidentielle, mais cette fois, c’est hyper ouvert et il va y avoir de vraies surprises. » Du côté du Rassemblement national, on est également gonflé à bloc, à l’image de son chef de file départemental Aymeric Durox, en lice dans la 4e circonscription : « Par rapport aux scores de Marine Le Pen à la Présidentielle, nous avons de réelles chances de victoire dans plusieurs circonscriptions (3e, 4e, 5e et 6e). Un duel au second tour avec la Nupes ne me fait pas peur, car il n’y aura pas de front républicain. Cette gauche-là apparaît radicale et stratégiquement, cela peut nous être favorable. » Reste une inconnue : le niveau d’abstention qui pourrait tempérer ces ardeurs.

© DR - Aymeric Durox

Des têtes d’affiche sous pression

Ministre, député et maires : ces quatre candidats sont des acteurs connus du milieu politique départemental. Franck Riester (5e circonscription), ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité, souhaite ainsi conserver le siège qu’il avait cédé à Patricia Lemoine au moment de son entrée dans le Gouvernement. Olivier Faure, député sortant de la 11e circonscription, a été l’un des artisans de l’union des forces vives de la Gauche. Le Premier secrétaire du Parti socialiste brigue un troisième mandat. Enfin, Frédéric Valletoux (2e) et Guy Geoffroy (9e), maires de Fontainebleau et de Combs-la-Ville, mais aussi présidents respectifs de la Fédération hospitalière de France et de l’Association des maires de Seine-et-Marne, sont prêts à troquer leur mandat local pour un siège au palais Bourbon.

© DR - Isabelle Perigault

Le Parti animaliste s’invite

Les amis des animaux ont placé un candidat dans chaque circonscription. C’est dire s’ils comptent profiter à fond de cette mise en lumière pour plaider la cause animale. « Notre société est bien plus animaliste qu’on ne le croit, explique Franck Delalande, porte-parole du mouvement en Seine-et-Marne et candidat dans la 2e circonscription. Plus de 80 % des Français demandent plus de droits, plus de protection pour les animaux domestiques, de compagnie ou sauvages. Notre objectif est de permettre à nos idées de gouverner pour les animaux et pour les hommes, de faire émerger un électorat clairement identifié pour peser auprès des autres partis et reconnaître la cause animale comme un enjeu politique majeur. » Eux, comme tous les autres candidats, seront fixés sur leur sort les 12 et 19 juin.

© DR - Delphine Mairiaux

« J’ai la conviction du cœur »

Delphine Mairiaux (Les Républicains)

« Cela fait 18 mois que je suis en campagne, notamment avec l’Umih Île-de-France. Je ne suis pas une parachutée, contrairement à d’autres. Je suis une candidate ancrée dans mon territoire, économiquement et socialement. J’ai la conviction du cœur. On part avec un handicap en raison du résultat de Valérie Pécresse à la Présidentielle, mais c’est une autre élection. Elle est ouverte, car il n’y a pas de candidat sortant. Je suis une femme d’engagement, de parole et d’acte. »

Charlyne Cupélier (Ensemble/LREM) : « Je ne m’y attendais pas du tout, mais je ne débarque pas de nulle part. J’étais déjà dans l’équipe de campagne. Je suis honorée de représenter les habitants de la circonscription. Ma motivation est de continuer à faire ce que je fais à Cesson comme élue. Elle n’est pas individuelle, mais fondée sur le collectif. Je n’ai rien à perdre. »

Guillaume Cazauran (Reconquête !) : « J’ai les moyens de créer la surprise. On possède une certaine virginité en politique et on n’a pas trahi. J’ai juste quitté un parti (LR) qui se délitait de plus en plus. Les gens ont été déçus par la Présidentielle. »

Olivier Husson (Nupes) : « On est ravi de cet accord. Il nous donne des chances de gagner et d’empêcher une politique ultra-libérale et violente. Si la participation est élevée, le rapport de force sera en faveur de la Nupes. Il faut continuer à se mobiliser. »

Isabelle Périgault (LR) : « Succéder à Christian Jacob est un honneur qui m’oblige. On a cherché à minimiser mon ancrage territorial, mais je suis en train de faire le tour des 150 communes de la circonscription. On ne défend bien que ce qu’on connaît bien ! J’aborde cette campagne avec humilité, mais avec beaucoup de convictions et une force d’engagement. »

Propos recueillis par Farid Zouaoui

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