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L'ICAM, terreau de l'innovation pédagogique et technique

Lors de la Journée de l'Europe, lancée par l'agglomération Grand Paris Sud (GPS), une visite du Sénart-Lab et de l'Ecole de production de l'Icam a été organisée. Ces deux dispositifs bénéficient d'un cofinancement octroyé dans le cadre de l'Investissement territorial intégré (ITI) porté par GPS.
L'ICAM, terreau de l'innovation pédagogique et technique

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« Nous avons pensé ce lieu, réunissant le Sénart-Lab et l'Ecole de production, dès la genèse de l'Institut catholique d'arts et métiers », explique Christophe Pennel, responsable à l'Icam. « Très vite, nous avons voulu que ce soit un lieu de rayonnement du territoire, qu'il soit ouvert aux jeunes de la région, aux créateurs, aux entreprises. »

Lieu d'innovation, le fablab n'est pas un lieu de production industrielle en tant que tel, mais permet à un porteur de projet de trouver le support, l'écosystème pour concrétiser son idée. « Une fois que l'on a un projet, il est possible d'être accompagné pour créer son entreprise et faire du développement technique », ajoute le responsable.

Aussi, le fablab est ouvert au public et l'adhésion est peu onéreuse (20 euros au trimestre, 60 euros l'annuelle). Des tarifs réduits sont notamment proposés aux séniors, aux étudiants, moins de 25 ans et demandeurs d'emploi. L'objectif étant, selon Christophe Pennel, d'attirer des jeunes et de leur faire aimer la technologie et la fabrication.

« Le Sénart-Lab est divisé en deux parties : un coin coworking, pour développer les idées et un espace réalisation », détaille Rémy Ducros, responsable du site, qui précise que l'idée est de proposer des machines faciles à manipuler. Imprimantes 3D, découpe laser, fraiseuse numérique, prototypage électronique, petit outillage… Tout ce matériel doit être accessible au plus grand nombre, les adhérents pouvant être formés à l'utilisation des machines.

Les thèmes “port/santé“, “innovation de qualité“, “innovation pédagogiques“ et “objets connectés“ sont privilégiés par le Sénart-Lab, qui peut donner gratuitement l'accès aux porteurs d'un projet innovant et “open sourcé” sur le site internet. En outre, le Sénart-Lab permet à des entreprises de fabriquer leurs prototypes. « Nous sommes aussi inscrits à un réseau international, E-nable, qui propose de créer des prothèses de main », rappelle Rémy Ducros. Ce réseau fournit une aide gratuite à la création de mains mécaniques par le biais d'une imprimante 3D.

Au Sénart-lab, les idées ne manquent pas. Le fablab accueille en effet une vingtaine d'étudiants venus d'Inde « pour imprimer et coder des hovercrafts ». Trois centres d'accueil jeunesse participent aussi à la création de bornes d'arcade “retro gaming” découpée au laser. « Les machines sont peu coûteuses à l'usage, ce qui laisse place à l'erreur qui fait partie du processus d'apprentissage. Et cela nous permet de rester accessible au public », conclut Christophe Pennel.

Tarifs préférentiels pour les écoles et associations.
Ouverture 18h à 20h les lundis, mardis, vendredis et de 17h à 20h les jeudis.
Tél : 01 84 14 10 29.
Email : senart-lab@icam.fr www.senartlab.fr

L'Ecole de production de l'Icam

L'unique Ecole de production d'Île-de-France est basée au sein des locaux de l'ICAM, à Lieusaint. Elle fait partie d'un ensemble de structures situées en France (six écoles) et à l'international (trois écoles), dont la toute première est née à Lyon. « 140 000 jeunes quittent le système scolaire chaque année, dont 30 000 en Île-de-France », introduit Benjamin Chabroux, responsable de l'Ecole de production, qui ajoute que le décrochage scolaire coûterait 230 000 euros.

De plus, certains jeunes ne sont pas mûrs pour l'apprentissage et d'autres trouvent le système scolaire trop théorique. « L'école de production répond à ces besoins pour une promotion de huit élèves de 15 à 18 ans. Le projet est de former une dizaine de jeunes au CAP sur des métiers en tension et à les rendre directement opérationnels ». Ces derniers passent leur CAP au bout de la deuxième année.

L'autre particularité de l'Ecole de production tient à sa méthode d'enseignement. En effet, les aspirants « apprennent en produisant » les deux tiers de leur temps à l'atelier. La théorie vient ensuite en soutien de la pratique. « Nos élèves sont encadrés par des maîtres professionnels issus de l'industrie et travaillent sur de véritable commandes clients », explique Benjamin Chabroux. Le professeur de maths adapte, par exemple, ses cours à ce qui se fait à l'atelier. Par ailleurs, l'école met en place un formateur pour cinq à sept jeunes, de manière à assurer un suivi personnalisé.

L'école dispose de quatre machines conventionnelles pour apprendre les rudiments et se familiariser avec le bruit ou les vibrations. « On découvre le métier avant de passer sur les machines à production numérique », explique Benjamin Chabroux.

« J'apprécie ce milieu, je m'y plais, témoigne Andréa, l'un des élèves de l'Ecole, anciennement en CFA et originaire de Moissy-Cramayel. Les professeurs font attention à nous. Nous sommes en bonne entente et ils nous expliquent tout ». Le groupe travaille actuellement sur la plaque d'inauguration qui sera apposée le sept juin. « On définit un diamètre et la machine travaille toute seule », explique Faraaz, un autre élève, avant de montrer aux visiteurs comment contrôler les pièces usinées.

« J'étais à leur place il y a quelque années, précise Vincent, un des maîtres professionnels. Je suis là pour les aider à sortir des difficultés, les motiver et leur montrer ce qu'est l'industrie ». Issus de l'entreprise, les professeurs sont initiés à la pédagogie. « Le plus difficile c'est de comprendre ce qu'ils n'arrivent pas à comprendre, souligne le professeur. La confiance en l'Icam est plus longue à acquérir pour certains ».

Cette confiance peut se nouer à l'occasion de rendez-vous communs avec les ingénieurs de l'Icam, tels que des petits-déjeuners. « Les élèves de l'Ecole de production ont notamment expliqué le fonctionnement des machines à des ingénieurs », illustre Benjamin Chabroux. Car pour l'Icam, « l'Ecole de production est une école de mixité sociale ». Il n'y a donc pas de murs entre le Fablab et l'école, « pour faciliter les échanges, les interactions ».

L'école génère 150 000 euros de chiffre d'affaires, soit un tiers de son budget total. Mais elle est aussi soutenue par l'UE (FSE), Grand Paris Sud, l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie, qui a fusionné avec le Groupe des industries de la métallurgique) et d'autres partenaires industriels pour la production.

« Nous avons un fort taux de réussite, 90 % des élèves obtiennent leur CAP », conclut Benjamin Chabroux.

Des partenaires industriels et des bénévoles recherchés

Le Piston Français ou encore KG industrie travaillent déjà avec l'Ecole de production, mais de nouveaux partenaires industriels sont les bienvenus. Benjamin Chabroux précise que si toutes les propositions sont étudiées, l'Ecole de production aura une préférence pour des pièces simples, de taille moyenne (diamètres de 10 à 100 pour le tour / pièces entre 10x10x10 et 200x200x200 pour le centre d'usinage), des séries moyennes (soit entre 10 et 200 pièces) et récurrentes. « Réactivité, respect des délais, conformité aux exigences qualité, approche économique industrielle… nos enjeux sont ceux de tout sous-traitant, au service de clients de différents secteurs d'activités », précise l'Ecole de production.

Contacter Christophe Pennel :
christophe.pennel@icam.fr.

L'Ecole de production cherche aussi des bénévoles, dans l'enseignement des matières littéraires, scientifiques, de prévention santé environnement / culture d'entreprise, de l'éducation physique et sportive, ou encore l'animation d'activités culturelles ou de soutiens scolaires.

Pour 1h15 de cours par semaine

Candidature à envoyer à edp.paris-senart@icam.fr.

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