« Vous devez être déterminés, convaincus que le poste est fait pour vous. 15 minutes, c'est à la fois court et long ». Dans la perspective de la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées, Cap emploi 77 a procédé à une réunion de préparation au « Handi emploi express » du 19 novembre dédié à la logistique et la manutention, avec une dizaine de ses bénéficiaires.
« Nous vous préparons, mais il faut que vous soyez autonomes, positifs et dynamiques », lance la chargée de mission Siham Fonlebeck à ses protégés. Un stylo et une feuille à la main, chacun s'efforce de préparer un « script », y inscrivant son expérience professionnelle, ses compétences, ses défauts et qualités, puis son handicap.
En effet, les contre-indications médicales impliquent parfois de passer par une période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP), mal vécue par certains travailleurs handicapés. « Je devais faire mes preuves, on m'avait promis un contrat longue durée, j'étais enjouée, se désole une bénéficiaire. J'ai peur d'accepter et de subir un nouveau chantage ».
Cette période, qui permet de vérifier si le poste convient au demandeur, peut durer jusqu'à un mois. « Si l'entreprise ne vous prend pas, ce n'est pas pour vous discriminer, il s'agit de vérifier que le poste ne vous met pas en difficulté », rassure Siham Fonlebeck. Dans 90 % des cas, l'adaptation au poste de travail n'est pas nécessaire, selon les chiffres de Cap emploi 77.
« Racontez votre parcours, essayez de mettre en valeur vos compétences pour la logistique, comme la préparation de commandes ou le travail en équipes », poursuit Siham Fonlebeck. Certaines entreprises présentes lors du Handi emploi express sont adaptées aux travailleurs handicapés, comme ATF Gaïa, qui en compte 84 % dans ses effectifs. Le groupe ATF projette à ce titre recruter deux travailleurs handicapés d'ici à la fin de l'année.
Sur les 3 premiers trimestres 2017, le handicap moteur a représenté 54 % des personnes prises en charge, contre 27 % pour les maladies invalidantes, 3 % pour les handicaps visuel, auditif et mental, ou encore 8 % pour le handicap psychique. L'ensemble des demandeurs d'emploi reconnus travailleurs handicapés représente également 6 054 personnes en Seine-et-Marne, soit 7,9 % du total des demandeurs. « L'éloignement géographique représente parfois un deuxième handicap », précise Valérie Lanneau, directrice de Cap Emploi 77. L'an dernier, sur l'antenne de Melun, 238 placements en emploi ont eut lieu, dont 5 CDI.

Si son handicap ne se voit pas à l'œil nu, Cassandra n'échappe pas pour autant aux difficultés. « Il n'est pas aisé pour moi de passer les entretiens, j'ai du mal à comprendre les employeurs », précise-t-elle.
Mais si sa surdité est plus gênante en groupe, nécessitant le soutien d'un interprète en langue des signes, cette bénéficiaire de 25 ans est plus à l'aise en petit comité. « Quand les personnes comprennent mon handicap, je m'intègre plus facilement », explique-t-elle.
Forte de son expérience en petite enfance et en restauration, Cassandra compte bien décrocher un emploi dans la logistique.
« Même si je n'ai pas d'expérience, j'essai de mettre en avant certaines qualités. Les personnes qui ont mon handicap ne doivent pas baisser les bras ni hésiter à faire ces démarches », conclue-t-elle avec vigueur.