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Forêt privée - Des métiers qui séduisent les jeunes franciliens

Selon une étude du ministère du Travail, 22% des Français ont changé de métier sur une période de cinq ans. Au centre de formation de Brie-Comte-Robert, en Seine-et-Marme, les étudiants de la section “Gestion et soins aux arbres” témoignent de leur changement de vie. La forêt privée représentant 66 % de la surface forestière d'Ile-de-France, nombre d'entre eux trouveront un emploi auprès des propriétaires forestiers représentés par Fransylva, ou au sein d'organismes dédiés à la gestion forestière. Rencontre avec deux nouveaux convertis au bûcheronnage.
Forêt privée - Des métiers qui séduisent les jeunes franciliens
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Le Centre de formation pour la promotion agricole (CFPPA Bougainville) à Brie-Comte-Robert dispense des formations autour du végétal, de l'environnement et des soins aux animaux. Des secteurs qui recrutent. La formation “Gestion et soins aux arbres” accueillait cette année une dizaine d'étudiants, alors que les forêts manquent actuellement cruellement de main d'œuvre. Un constat partagé par Rémi Foucher, secrétaire général de Fransylva Ile-de-France, qui représente les propriétaires privés de la Région. Il accueille des stagiaires de la formation sur une parcelle dont il est propriétaire à Préssoucy. « Il est très difficile de trouver du personnel qualifié pour gérer les parcelles, particulièrement en Ile-de-France. » regrette-t-il. « La forêt représente pourtant un véritable atout pour la création d'emplois non-délocalisables. »

Un nouveau départ

Après dix mois de formation et quelques stages sur le terrain dans les forêts du département, les élèves deviendront officiellement bûcherons – ou professionnels de travaux sylvicoles. Pour certains, c'est un nouveau départ. « J'ai travaillé une vingtaine d'années en tant que manager dans le secteur des travaux publics » confie Olivier Arabi Torres. « J'étais épuisé, des réunions, des embouteillages, de la malhonnêteté. Après un congé parental, je me suis lancé, j'ai décidé de faire un métier qui me plaît. »

Pour Pauline, également en reconversion vers les métiers sylvicoles, la garantie d'être embauchée à l'issue de la formation a aussi joué. « Après des études de prothésiste dentaire, j'ai connu des difficultés à trouver un emploi dans ce domaine. J'ai travaillé dans la restauration et la grande distribution avant de me tourner vers un conseiller en insertion professionnelle et de me former aux travaux sylvicoles. »

Se mettre au vert

Se rapprocher de la nature est la première motivation des stagiaires. « Ce qui me plaît dans ce métier, c'est avant tout le fait d'être dehors. » affirme Olivier. « Je voulais retrouver un lien avec la nature. » confirme Pauline, qui finalise sa formation avec un stage en bûcheronnage à Montereau-Fault-Yonne. « Le métier a une image d'activité dure et physique. C'est le cas, malgré la mécanisation du travail. D'ailleurs parmi les stagiaires, je suis la seule femme et certains de mes interlocuteurs pensent que le métier n'est pas pour moi. Par tous les temps, nous sommes dehors. C'est un choix, et il faut être passionné par la nature et les soins apportés aux arbres.» La recherche d'une certaine solitude influe aussi. « Nous travaillons en autonomie ou en petite équipe. Cette profession permet d'être indépendant. » poursuit Pauline.

Aux petits soins pour la forêt

Pour les deux futurs bûcherons, la reconversion s'inscrit dans une démarche réfléchie : celle de faire un métier au service de l'environnement. « Le bois est une ressource renouvelable. Le bûcheron agit pour une matière première sans cesse renouvelée. Avant de découvrir ce métier j'en avais une idée différente. Je pensais que les arbres poussaient tout seuls. Mais une forêt laissée à l'abandon n'est pas optimisée. Les travaux sylvicoles, comme les éclaircies, permettent aux arbres de s'épanouir. » explique Olivier. Malheureusement, en France, beaucoup de forêts sont peu entretenues. « Dramatique » selon Rémi Foucher. « Le potentiel économique et écologique de la forêt est reconnu : pour la construction en matériau renouvelable, dans le développement de débouchés innovants pour la pulpe et les composés chimiques du bois, pour la compensation des émissions carbone. Nos forêts méritent qu'on soit aux petits soins pour elles. »

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