Selon les critères définis par la délégation de Seine-et-Marne, que sont l'éthique, l'ancrage territorial et l'engagement auprès des autres, c'est Fatouma Diouf, dirigeante de la société de transport Efitrans à Nangis, qui a été élue “FCE de l'année ”.
Forte de 16 ans d'expérience professionnelle dont 14 en tant que femme chef d'entreprise, Fatouma Diouf a réussi à s'imposer dans un « métier d'homme dirigé par des hommes ».
« C'est peu connu, mais les plus grandes entreprises de ce secteur sont dirigées par des femmes », explique la lauréate, qui pousse les jeunes femmes à y travailler. « Si la croissance est là, avec une demande boostée par les travaux publics du Grand Paris, nous avons des difficultés à recruter », souligne cependant Fatima Diouf, indiquant que le prix du permis poids lourd peut représenter un frein.
Egalement engagée au service des plus démunis, la responsable du secteur grand Est des FCE 77 a fondé l'association JV77, avec pour objectif d'aider les plus fragilisés en leur facilitant l'accès aux besoins primaires. « J'ai notamment convoyé à Djibouti trois tracteurs et une moissonneuse-batteuse obsolètes stockés par des agriculteurs seine-et-marnais, pour les placer dans une ferme éthique, de sorte que les fermiers locaux puissent se les partager en fonction de leurs besoins et atteindre l'autosuffisance alimentaire », précise-t-elle, comptant également y organiser un voyage d'affaires.
Egalement élue à la Chambre des métiers et de l'artisanat, la FCE de l'année est vice-présidente du Medef (territoire Sud Seine-et-Marne) et depuis peu secrétaire du Lions Club de Provins/Nangis/Bray-sur-Seine.
Des événements ouverts à tous
« Nous cherchons à grossir, à faire adhérer de nouvelles femmes à notre vision » explique Nadia Ayadi, présidente des FCE, indiquant que le groupe jouit d'une cohésion et d'une dynamique appréciables. « Nous souhaitons réellement que les femmes soient actrices du développement économique du territoire ».
En effet, à la différence d'autres structures, les FCE portent des mandats économiques et disposent d'un réseau international doté de 120 représentations.
Les recrutements (le droit d'entrée est fixé à 160 euros) sont ouverts aux femmes « très ancrées localement, ayant des salariés et engagées économiquement ».
Les autoentrepreneures, les
anciennes chefs d'entreprises et les présidentes d'association sont aussi les bienvenues. Car il s'agit pour le groupe, au-delà de la mise en réseau, de former « une source de compétence et d'expertise auprès des acteurs du territoire ».
Les FCE rappellent également que leurs événements ne sont pas réservés aux femmes, mais restent ouverts à tous. Des visites, des ateliers de formation ou encore des afterworks sont notamment organisés chaque mois. A leur actif, on notera les visites de Vente-Privée, des Galeries Lafayette, de l'imprimerie Catalano, de Transgourmet ou encore du SDIS 77. Et leur action ne risque pas de s'arrêter de si tôt, la France ayant seulement 17 % de femmes chefs d'entreprise, contre 48 % aux Etats-Unis.