Destinées à la famille impériale et à l'ameublement des palais impériaux, cadeaux diplomatiques ou étrennes offertes par l'empereur et l'impératrice, ces pièces viennent compléter le remarquable ensemble de porcelaines de Sèvres déjà conservé au musée Napoléon Ier. Pour réunir les fonds nécessaires à leur acquisition (1,1 million d'euros), le château a bénéficié du soutien de très nombreux mécènes (600 000 euros), mais également de l'engagement de l'État (500 000 euros).
• Le cabaret des princesses de la Famille impériale : un « Panthéon iconographique » de porcelaine
Offert en 1813 par l'impératrice Marie-Louise à sa belle-mère, Letizia Bonaparte, ce service présente un ensemble iconographique unique. La théière est à l'effigie du couple impérial. Sur le sucrier figurent les portraits du roi de Rome et de sa marraine Caroline, reine de Naples. Le pot à lait met à l'honneur Elisa, grande duchesse de Toscane, tandis que les tasses sont ornées des portraits des « princesses » : Hortense, épouse de Louis, Pauline, épouse du prince Camille Borghèse, et Catherine de Wurtemberg, devenue reine de Westphalie par son mariage avec Jérôme.
• Un vase orné du portrait de César
Ce vase « fuseau » provient d'une paire destinée à orner l'ex-résidence pontificale du Quirinal, devenue palais impérial de Monte Cavallo dans la Rome annexée, « deuxième capitale de l'Empire » et préfecture du département français du Tibre. Le vase acquis par Fontainebleau présente une figure de Jules César. Son pendant, à la figure d'Auguste, reste à acquérir.
• Les cadeaux de Marie-Louise aux dames de sa suite
Des étrennes de la Manufacture de Sèvres étaient offertes au Nouvel An par l'impératrice à ses suivantes les plus fidèles. En 1812, la duchesse de Montebello reçut une tasse ornée du portrait de l'impératrice en tenue d'apparat ainsi que sa soucoupe ornée de l'aigle impériale. La comtesse de Montalivet, quant à elle, reçut une coupe hémisphérique représentant une course de chevaux au Champ-de-Mars, peinte par Swebach.
• Huit assiettes provenant de prestigieux services : fastes de la table impériale et cadeaux diplomatiques
La « salle des fastes de la table impériale » du musée Napoléon Ier, connue pour présenter le Grand vermeil que la Ville de Paris a offert à l'empereur pour son mariage et le service particulier de porcelaine, sera enrichie de quatre assiettes destinées aux deux palais impériaux des Tuileries et de Fontainebleau.
Deux assiettes, peintes par Jean Georget, représentant Mercure et Psyché et Vénus blessée à la chasse portée par Adonis, appartiennent au service Olympique, dont les formes, décrites par la manufacture de Sèvres comme « nouvelles, élégantes et riches », ont paré la table des Tuileries pour le mariage de Jérôme avec Catherine de Wurtemberg en 1807. Ce service Olympique a ensuite été offert au tsar Alexandre Ier de Russie. Deux autres assiettes appartiennent au service « marli rouge, papillon et fleurs », second service de Fontainebleau ornant la table impériale à partir d'octobre 1809. Le château de Fontainebleau s'emploie à reconstituer ce service, dont sept pièces ont déjà été réunies.
Deux salles réservées
Ces acquisitions seront présentées au public en février 2018, à l'occasion de la réouverture du musée Napoléon Ier, fermé depuis le printemps 2017 en raison de travaux de mise en sécurité. Deux salles seront spécialement reconfigurées pour les accueillir. Avec près de 3 000 œuvres, le musée Napoléon Ier du château de Fontainebleau s'affirme, au fil de ses acquisitions, comme la référence mondiale.