Le contexte économique reste pesant suite aux attentats du 13 novembre. Après une rentrée déjà peu probante, les ventes d’habillement ont littéralement plongé en novembre selon l’Insee (-4,7 %%). Comme le souligne le Crocis, « plus que ce chiffre, c’est toujours l’accumulation des baisses depuis plusieurs années qui pose question. Cette baisse est à peine compensée par les ventes de Noël ». Les stocks des commerçants sont importants en ce début de soldes. Qui plus est, sans tenir compte du contexte déjà lourd, « l’absence du froid nous a fortement pénalisés car on n’a pas assez vendu à la fin de l’année » confirme un commerçant parisien interrogé par le Crocis.
La tendance générale n’est donc plus à de fortes affluences. Selon une étude Ifop/Toluna, « environ 80 %% des Français déclarent vouloir profiter des bonnes affaires cette année, mais le panier moyen devrait être en baisse et se situer aux alentours de 200 € (soit une baisse d’environ 5 %% en un an) ». Lors de son enquête, le Crocis de la CCI Paris Ile-de-France a constaté que, pour s’assurer d’une bonne fréquentation, « les remises pratiquées cette année par les commerçants se situent en moyenne autour de -50 %% dès l’ouverture. Mais il n’est pas rare de trouver certains produits qui se négocient à des rabais supérieurs (-60 voire même -70 %%) ».
La concurrence du e-commerce
Les soldes traditionnels sont par ailleurs confrontés à la concurrence du e-commerce. Selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), « près de 25 millions de Français ont l’intention de faire tout ou partie de leurs achats en soldes sur le web. Ils ont prévu de dépenser 184 € (en légère baisse par rapport à 2015) ». Pour le Crocis, « prix attractifs et gain de temps constituent les deux raisons principales de ce choix opérés par les e-consommateurs. Pour 79 %% d’entre eux, l’ordinateur reste le premier outil pour acheter en ligne durant les soldes, mais les écrans mobiles s’imposent de plus en plus (smartphone 38 %%, tablette 37 %%). Au total, 15,5 milliards d’euros ont été dépensés en ligne au cours du 3e trimestre 2015, soit une hausse d’environ 15 %% en un an, et le chiffre d’affaires annuel devrait atteindre les 65 milliards d’euros ».
Le 10 février 2016, le Crocis dressera un bilan définitif des soldes d’hiver à partir d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 300 commerçants parisiens, complétée par une centaine d’entretiens en face-à-face, qui déterminera si les soldes d’hiver 2016 ont atteint leurs objectifs dans les commerces parisiens.