L’union a fait la force. Le hub géant de Chronopost (54 000 m2), qui devait être implanté en 2024 sur la ZAC des Portes de Sénart, à Combs-la-Ville, ne verra donc pas le jour. Face à la fronde grandissante de ses administrés, qui n’avaient été informés de ce projet que fin juin, Guy Geoffroy, le maire (LR) de la ville, a préféré mettre un terme aux tractations avec le groupe La Poste. Il a expliqué sa décision dans une lettre publiée dans le dernier bulletin municipal.
« J’ai décidé d’indiquer au groupe La Poste et à sa filiale Chronopost ma décision de ne pas donner suite à leur projet d’implanter sur le territoire de notre commune un équipement important pourtant nécessaire à son développement dans une compétition de plus en plus âpre avec les géants mondiaux du secteur. Les conditions dans lesquelles l’entreprise a souhaité l’engager contiennent trop d’incertitudes et de risques », écrit notamment le maire de Combs. Si celui-ci avoue comprendre la colère des habitants, il n’oublie pas de tacler l’opposition municipale coupable, selon lui, de “malhonnêteté intellectuelle“.
Toujours est-il que c’est bel et bien une réelle victoire pour les opposants, dont l’association locale Ensemble Autrement et le Collectif pour le pacte de transition. Un front du refus mené également par Michèle Peyron, la députée (Renaissance) de la 9e circonscription. Début août, cette dernière n’avait d’ailleurs pas hésité à interpeller par écrit le gouvernement sur ce sujet.
Quel avenir pour ce projet ?
Dévoilé au début de l’été lors du conseil communautaire de l’agglomération Grand Paris Sud, ce projet ambitieux (à terme, ce hub serait devenu le plus grand de France avec un traitement quotidien de 700 000 colis) a été rapidement placé sous le feu des critiques. Les plus récurrentes ont concerné l’augmentation du trafic routier, le risque accru de pollution et les relatives retombées économiques et sociales. Prévu, en outre, sur une parcelle de 20 ha de terres agricoles dédiée, à l’origine, au développement durable, le hub de Chronopost a fini par faire l’unanimité contre lui.
Des divergences de points de vue sur le plan administratif entre la municipalité et les porteurs du projet (la première souhaitait une modification du Plan local d’urbanisme pendant que les seconds privilégiaient une déclaration de projet) n’auront pas non plus permis de faire avancer le dossier.