Comme le précise Thierry Fromentin « Nous notons de la confiance, donc des commandes. Les volumes d'activité sont en évolution, notamment pour les six mois à venir. » Ce regain d'activité révèle néanmoins des zones d'ombre. Comme le précise le président de la fédération, « les prix restent dans l'ensemble assez bas. Aujourd'hui, malgré une relance et la confiance, les entreprises éprouvent des difficultés à augmenter leurs tarifs pour dégager enfin des marges qui leur permettraient de souffler un peu ».
De la même façon la bonne activité ne permet pas de voir s'améliorer des conditions d'exécution des marchés qui restent linéaires. En question, selon le BTP77, « les relations entre les acteurs des chantiers où émergent des problèmes de préparation, de qualité des dossiers de consultation, d'interface, de respect ou de responsabilité, de défaillance de certains intervenants, de décalage de planning et parfois de paiement ».
Pas d'emploi, faute d'employés
De son côté, l'emploi, pourtant jugé positivement, ne va pas s'améliorer, « non pas », comme le précise Thierry Fromentin, « que les entreprises ne veulent pas recruter, mais plutôt qu'elles ne trouvent pas à pourvoir les postes qu'elles souhaitent créer. D'ailleurs, il n'y a pas que le bâtiment qui manque de main d'œuvre qualifiée. Tous les secteurs de l'activité économique sont concernés. » Selon la note de conjoncture de la fédération, « Ce constat, et les palliatifs mis en œuvre pour produire malgré tout, expliquent sans doute pour une grande part les mauvaises conditions d'exécution des chantiers. Il concentre les difficultés, voire la déception exprimée par les chefs d'entreprise, dans un contexte qui pourrait être beaucoup plus positif s'ils trouvaient des candidats à l'emploi. »
La trésorerie sur la bonne voie
Malgré ce contexte délicat, les entrepreneurs jugent leur trésorerie positive. Pour Thierry Fromentin, « la trésorerie des six mois écoulés, qui reste quand même le nerf de la guerre, a tendance à remonter actuellement. » Comme le précise la note de conjoncture, « sous l'effet de la croissance d'activité les entreprises semblent donc enfin pouvoir conforter leur situation, peut-être par une meilleure sélection de leurs clients », tout en sachant que l'indice de confiance publié par la Fédération du BTP77 est une moyenne qui ne rend pas compte de réels contrastes entre les marchés.
Mises en chantier, hors résidentiel
En Île-de-France, sur le premier semestre 2019, les mises en chantier sur le non résidentiel – immobilier d'entreprise et marchés publics – sont en baisse par rapport à la même période l'an dernier. En revanche, selon la Fédération du BTP77, « la Seine-et-Marne est à la stabilité ». De leur côté, les autorisations, toujours pour le non résidentiel, sont en augmentation, ce qui semble annoncer un regain d'activité à venir, « même si une autorisation ne se traduit pas toujours par une mise en chantier ». Comme le précise Thierry Fromentin, « nous enregistrons de plus en plus de décalage dans les plannings de chantier, à la fois au démarrage et en cours de chantier ».
L'indice de confiance BTP77
La Fédération du BTP77 interroge chaque semestre un panel représentatif de 40 entreprises en leur posant cinq questions : sur l'activité des six derniers mois, l'activité prévisionnelle des six prochains mois, les conditions d'exécution des marchés, l'emploi dans les trois mois à venir et la trésorerie des six derniers mois.