Au centre aquatique intercommunal du Val d’Europe, à Bailly-Romainvilliers, la crise énergétique, on ne connait pas ! En effet, dès l’ouverture, en 2012, de ce complexe de 3 500 m2 (comprenant deux bassins, une pataugeoire, un toboggan, un solarium et un espace balnéo), ses concepteurs ont eu une idée géniale : récupérer (via un accord financier) la chaleur dite “fatale“ (énergie perdue) émise par les serveurs énergivores du centre de stockage de données informatiques de la banque Natixis situé en face, dans la ZAC du Prieuré. D’où des bassins (ainsi que le hall d’entrée et l’air ambiant) chauffés à 80 % par cet original réseau de récupération de chaleur et à 20 % par un chauffage au gaz classique.
Une innovation qui prend tout son sens aujourd’hui, alors que les prix de l’énergie flambent (les tarifs ont été multipliés de cinq à huit fois ces derniers mois) et que certaines municipalités ont dû fermer leur piscine. En plus d’être moins cher, ce système D limite également les émissions de gaz à effet de serre selon l’Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie (ADEME). Au total, ce sont 741 tonnes de CO2 rejetéesen moins dans l’atmosphère par an, soit 90 % de moins qu’avec chaufferie classique.
Des températures de 29° à 31°
C'est l'entreprise Dalkia (groupe EDF) qui exploite la centrale d'énergie installée près du data center. Si l’eau du circuit de refroidissement du data center (traitée par l’ozone, moins polluant que le chlore) arrive à la piscine à une température de 53°, les bassins, eux, sont chauffés entre29° et 31°. Des températures qui seront garanties durant tout l’hiver !
« Avec cette énergie de récupération, c'est 15 à 20 % moins cher qu'avec le gaz actuellement. De plus, c'est un tarif stable, pérenne sur le temps parce qu'il n'est pas impacté par les énergies fossiles », précise Jean-Marc Solari, directeur de la communication de Dalkia. Les entreprises voisines et les bâtiments intercommunaux profitent également de ce système de chauffage astucieux.