Si l'entreprise emploie près de 95 000 personnes au total, la moitié des 45 000 salariés français a pour l'instant été placée au chômage partiel. Alors que le premier trimestre a été, selon le directeur général, « très correct jusqu'à mi mars », avec un CA en baisse de 8 %, en avril la réduction a atteint près de 50 % par rapport au mois d'avril 2019.
« Nous allons essayer de nous adapter le mieux possible », a expliqué le dirigeant ». Dans certains pays, il n'y a pas de support et nous avons déjà lancé des plans de réduction d'effectifs, comme par exemple aux Etats-Unis, en Angleterre, ou au Mexique ». Mais le patron du group Safran précise : « en France nous utilisons l'arme du chômage partiel pour le moment ».
Les principaux clients du groupe (Airbus et Boeing) prévoient une baisse d'activité de 40 % jusqu'à la fin de cette année. Cette baisse atteindra 35 % pour les avions affectés aux vols moyen courrier et 50 à 60 % pour les vols long courrier. « Nos effectifs sont directement liés à cette activité et sont affecté proportionnellement. General Electric, notre partenaire aux Etats-Unis, a annoncé réduction de 25 % de ses effectifs au niveau mondial », a également rappelé Philippe Petitcolin.
Pour lui, la crise est profonde et durable et va durer encore plusieurs années. « Nous avons besoin de temps voir ce qui va se passer sur la période 2021-2022 et les années qui suivront. Nous auront une meilleure connaissance du futur de notre activité après la saison d'été ».
Une entreprise « bien gérée »
« Nous sommes une entreprise très reconnue, le 2e équipementier mondial, et le 3e en dehors des avionneurs, nous avons prouvé que nous étions une entreprise bien gérée, nous allons essayer de le faire sur les années futures », conclut le dirigeant, indiquant par ailleurs rester attentif à la concurrence, notamment américaine et chinoise sur le secteur.
« Comparé à 2008-2009, les compagnies aériennes sont rentrées en meilleure santé financière dans la crise, mais celle-ci est plus profonde et plus durable. Leur futur dépendra de l'aide de leurs gouvernements respectifs. Si ces dernières n'ont pas d'aides pour leur permettre de passer cette période, malheureusement, il y aura des morts à la sortie ».