En France, selon Bouge ta boîte, seules 20 % des dirigeantes, professions libérales, conjointes collaboratrices, agricultrices vivent correctement de leur activité. Les startuppeuses n'ont levé que 2 % des fonds depuis 2008 et le taux de rejet de crédit demandé par des créatrices d'entreprise est de 4,3 % contre 2,3 % pour les hommes. Elles ne sont par ailleurs que 8 % dans le domaine des nouvelles technologies.
Ayant constaté ces mêmes problématiques au sein de son réseau d'entraide Femmes en Bretagne, Marie Eloy a eu l'idée de créer un réseau féminin orienté business. Ses membres réunissent leur “cercle” partout en France deux fois par mois pour développer leur activité, à l'instar du BNI. « Mais Bouge ta boîte est réservé aux femmes et a été adapté aux contraintes familiales », détaille Ségolène Prieux, qui a été élue boosteuse (animatrice du réseau) à l'unanimité par ses pairs.
Lors de ces réunions mensuelles menées le vendredi midi (appelées BougeUP), les bougeuses se retrouvent pour une série de temps forts, orientés chiffre d'affaires et recommandation. Des “pitchs inversés“ sont par exemple organisés. « Pour qu'une bougeuse puisse nous recommander, nous devons nous assurer qu'elle sait parler de notre activité », détaille Ségolène Prieux. Les membres de ce cercle, qui disposent de leur propre page internet sur le site national, ont également accès chaque mois à des ateliers tournés vers l'entrepreneuriat.
Toutes les femmes entrepreneurs de la région de Fontainebleau ayant entre 0 et 20 salariés et disposant d'un numéro Siret peuvent adhérer sur le site bougetaboite.com. Mais « Il faut être assidu pour que cela fonctionne », précise toutefois Ségolène Prieux, ajoutant que le réseau valorise le fait de « donner avant de pouvoir recevoir » par la suite. « Bouge ta boîte ne s'oppose pas aux autres réseaux féminins mais en est plutôt un complément », poursuit la cheffe de file des bougeuses.
Le réseau, déjà fort de 900 dirigeantes et 75 cercles, est présent partout en France. L'adhésion (490 euros/an) se fait sur le site bougetaboite.com. « L'idée, c'est aussi de montrer qu'il existe des entreprises dynamiques dans la région de Fontainebleau qui souhaitent faire bouger les lignes de l'entreprenariat féminin », conclut Ségolène Prieux.