Le congrès des maires a une double utilité. Tout d'abord, il réunit les élus, une tâche pas si aisée au regard de la taille du département et permet la rencontre des partenaires privilégiés des municipalités. Services de l'État, de la région, banques, entreprises privées… Ils sont là pour présenter leurs missions et commencer à prospecter ou à informer leurs interlocuteurs. De manière générale, le courant passe bien, même si certaines contraintes se font sentir. Les exposants sont unanimes. Cette année, le congrès est assez « frileux », même si les contacts restent dans l'ensemble très positifs.
Un représentant d'un établissement bancaire témoigne : « On sent une forme de ralentissement, d'incertitude. Les comptes communaux sont globalement bien tenus, mais il y a beaucoup d'hésitations par rapport à d'éventuels chantiers. La baisse des dotations a mis un frein à beaucoup de projets. » Pour les entreprises, le discours est assez proche. Les opportunités de marché existent, mais ne sont pas encore concrétisées, loin s'en faut. De son côté, l'environnement tire son épingle du jeu. Les récentes décisions sur les produits phytosanitaires ont ouvert la voie à de nouvelles méthodes de traitements des voiries et bâtiments, et certaines entreprises se sont déjà positionnées.
Projets et mauvaise surprise
La Seine-et-Marne veut exister et prospérer, avec ou sans le Grand Paris. C'est un fait entendu. Pour cela, le Département a mis en place trois nouvelles structures présentées lors du congrès : le Conseil stratégique pour la croissance et le développement, Seine-et-Marne attractivités et l'Agence d'appui aux territoires. À elles trois, elles offrent un panel de conseils et d'accompagnement pour aider au développement des collectivités, tant sur le plan industriel que technique ou touristique. Une initiative qui a séduit les élus mais qui n'a pas suffi à tempérer les annonces qui ont ponctué la table ronde du matin.
© Département Seine-et-Marne
Car, si en termes de transport, le département sans être l'oublié du Grand Paris, ne verra pas ou peu de nouvelles lignes ouvertes – la priorité étant donnée aux interconnexions –, c'est le scoop livré par Jean-Jacques Barbeaux, le président du Conseil départemental, qui a créé un certain malaise.
En effet, ce dernier a expliqué que lors de sa première rencontre avec la nouvelle préfète, Béatrice Abollivier, celle-ci lui a avoué que l'une des missions que le Gouvernement lui a confiée, était de réduire de moitié le nombre de communes sur le département.
Une annonce qui n'a pas été du tout du goût des élus, car si cela a pu se faire sur des villes comme Moret-sur-Loing, qui a fusionné avec des villes mitoyennes, cela se révèle beaucoup plus compliqué en pleine zone rurale, où les communes sont souvent très petites, mais également très éloignées les unes des autres.
Sans compter que ni les élus ni les habitants ne veulent perdre leur identité. C'est un sujet qui risque de susciter d'ici peu des débats très houleux au sein du département.