Depuis plusieurs années, la plupart des marques ont concrètement pris en compte la composante environnementale. Selon Cathy Tozeyre, « les constructeurs automobiles ont réellement intégré la nécessité d'une mobilité propre et durable, plus respectueuse de l'environnement. Les services R&D avancent pour faire évoluer les technologies sur ces sujets. Nous relayons les solutions. Toutes les marques distribuées par le groupe Jeannin Automobiles – Volkswagen, Audi, Seat, Skoda, Nissan, Mazda et Suzuki – proposent des modèles de plus en plus en phase avec la défense de l'environnement et le développement durable ». A titre d'exemple, sur la période 2020-2024, le géant allemand Volkswagen va consacrer environ 33 milliards d'euros dans le développement de ses activités liées à la mobilité électrique. Sa gamme “ID” de véhicules 100 % électriques a été lancée cette année avec l'ID.3, une petite citadine, en précommande depuis quelques mois pour des premières livraisons en juin prochain. La gamme va ensuite se décliner en berline, en SUV, en SUV coupé... Chez Audi, un SUV 5 places, 100 % électrique est disponible depuis mai dernier. Il bénéficie d'une autonomie annoncée de 400 à 450 km. ŠKODA, avec la très petite citadine CITIGO e iV, a pour sa part une autonomie de 265 km, en cohérence avec un cycle domicile-travail urbain, en cycle WLTP. Quatre heures de recharge sont nécessaires à domicile, contre une heure sur une borne dédiée.
Il est clair que les recherches des constructeurs continuent à se concentrer actuellement sur le “100 % électrique”, largement influencés par une réglementation française qui fixe à 2040 l'interdiction de la vente de véhicules à moteur thermique ; un réel défi pour l'industrie automobile.
Un enjeu écologique
Si les qualités écologiques du véhicule électrique et hybride rechargeable sont évidentes dans sa phase d'utilisation, sa fin de vie doit aussi être exemplaire. Selon l'AVERE (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique), les réponses apportées à la question du recyclage des batteries conditionneront en partie le succès des véhicules électriques et hybrides rechargeables. L'enjeu est de prolonger dans le temps la valeur économique des matériaux puisqu'ils sont récupérés pour fabriquer d'autres batteries (pour une application similaire ou non). En outre, le recyclage - via la réutilisation de matériaux d'anciennes batteries - permet de réduire les émissions de CO2 nécessaires à l'extraction de ces matières premières, qui est plus coûteuse en énergie. A l'inverse, le recyclage demande 25 à 50 % d'énergie en moins par rapport à l'extraction, du fait de la concentration de ces métaux dans l'ancienne batterie. Enfin, la génération de déchets est minimisée.
La course à l'autonomie
Au-delà d'un plus grand respect de l'environnement, le véhicule “100 % électrique” présente, pour Cathy Tozeyre, de nombreux avantages :
« conduite plus fluide, pas de vibration, aucun bruit et un couple maximal dès le départ... » Les inconvénients restent naturellement une autonomie encore limitée et une trop faible densité des bornes de recharge, surtout en zone rurale. Néanmoins, en deux ans, l'évolution de l'autonomie est phénoménale. Pour la Volkswagen ID.3, une citadine compacte, l'autonomie atteint 550 km déjà en cycle WLTP.
Pour la recharge, plusieurs solutions sont actuellement proposées par les constructeurs, soit domestique, soit sur les bornes implantées sur le domaine public.
Comme l'explique Cathy Tozeyre, « La recharge domestique est de très loin le mode de recharge le plus répandu, mais il possède un inconvénient. Selon les modèles, il s'effectue entre 6 et 8 heures. Pour voyager sur de plus longues distances, les bornes de recharge rapide ou accélérée s'avèrent essentielles. Là où les prises domestiques, en courant alternatif, ne dépassent pas les 22 kW, les bornes de recharge accélérée, en courant continu, peuvent atteindre jusqu'à 150 kW. Une telle puissance permet de charger une bonne partie de la batterie de son véhicule entre une heure et 30 minutes selon le modèle. Les bornes de recharge rapide d'ancienne génération, en courant alternatif, ne dépassent pas les 43 kW, mais elles sont encore répandues. »
Un déploiement d'envergure
Des réseaux de bornes, publics et privés, sont installés et vont continuer à l'être, notamment grâce à l'impulsion des marques automobiles : plus de 25 000 points de recharge publics en France fin 2018, doit 25 % de plus qu'en 2017. Et cette progression a continué cette année.
Des collectivités investissent aussi dans ce type d'équipement. Les bornes sont, par ailleurs, de plus en plus présentes sur les aires d'autoroutes, notamment à travers le réseau de recharge “Ionity” qui permet de chargement réduit. Des travaux d'envergure ont commencé il y a un an avec l'objectif d'avoir sur tous les axes autoroutiers un maximum de bornes pour pouvoir utiliser les véhicules électriques sur de longues distances.
Une nouvelle approche de la propriété
En marge de l'alimentation énergétique, les comportements d'achat d'un véhicule ont, eux aussi, évolué, avec l'apparition en zone urbaine et péri-urbaine de “l'auto-partage”, associé aux moyens modernes d'un transport multimodal ; vélo, scooter, trottinette, électriques ou non, proposés en libre service...
Comme le souligne Cathy Tozeyre, « chez Jeannin Automobiles, nous avançons dans cette voie. Nous savons que de plus en plus de véhicules vont être achetés et partagés entre plusieurs propriétaires ». Les solutions d'auto-partage existent d'ailleurs déjà, notamment en zone urbaine. « En tant que distributeur, nous aurons bientôt un rôle à jouer dans la mise en relation des personnes intéressées par cette formule dans un secteur donné. Des start-up se développent autour de ce concept d'auto-partage. Nous devons être précurseurs. Nous pouvons parfaitement imaginer vendre un véhicule en proposant une solution de mise en relation avec d'autres utilisateurs, par exemple via une plateforme qui référencerait les personnes qui chercherait ce type de solution, à proximité. »
Jeannin Automobiles
L'entreprise a été créé au début des années 1940 par le grand-père de l'actuel PDG, Yves Jeannin. A l'origine, Marien Jeannin était bourrelier. L'activité de l'entreprise s'est ensuite diversifiée de la carrosserie à la réparation automobile puis, dans les années 1960, sous l'impulsion de Bernard et Lucette Jeannin, de l'importation à la commercialisation de véhicules allemands dans l'Yonne. Le groupe est actuellement présent sur trois départements, l'Yonne, l'Aube et la Seine-et-Marne, à travers 26 concessions et 400 collaborateurs.
Les avantages du “100 % électrique”
- Pour les professionnels, les véhicules propres 100 % électrique et émettant moins de 20 g/km de CO2 ne sont pas soumis à la Taxe sur les véhicules de société (TVS).
- L'achat d'un véhicule électrique fait bénéficier d'un bonus de 6 000 euros (Décret n°2017-1851 du 29 décembre 2017). Des aides locales peuvent également être allouées par les régions. Elles sont cumulables avec le bonus écologique dans le cadre de l'acquisition d'un véhicule électrique.
- Acquérir un véhicule électrique permet également de bénéficier de l'exonération de la taxe sur son certificat d'immatriculation (ancienne carte grise). Mais ce sont les régions qui décident des avantages qu'elles octroient aux véhicules propres, à hauteur de 50 % ou 100 %.
- Les professionnels peuvent, par ailleurs, récupérer 100 % de la TVA sur la batterie et le châssis d'un véhicule utilitaire. La TVA sur les véhicules particuliers n'est pas récupérable à l'exception de certaines activités comme l'enseignement, le secteur médical, quelques activités financières ou d'assurance.
- La TVA est récupérable sur l'électricité destinée au chargement de la batterie pour les clients assujettis.
- Le véhicule électrique permet également d'accéder aux zones à circulation restreinte (accès possible grâce au certificat Crit'Air).